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Madame la Présidente: Alison Osius

10/30/2014

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J'ai pensé qu'il serait intéressant , pour mes lecteurs français , de rencontrer une personne qui travaille dans un magazine de montagne .
Comme j'ai toujours cru qu'il était inutile d'aller demander au curé quand on peut parler au Pape ... et bien j'ai contacté la Rédactrice de Rock And Ice !

Cette rédactrice , c'est Alison Osius .

Auteur , journaliste , elle fut aussi une grimpeuse de haut niveau , choisie pour faire partie de l'équipe nationale américaine d'escalade en 1988 . Elle a fait de la montagne , naturellement , et grimpe tant en traditionnel qu'en escalade sportive .
En 1997 , elle fut élue Présidente de l'American Alpine Club . Un peu comme si quelqu'un dirigeait à la fois le CAF et la FFME !
Elle a écrit pour plusieurs publications de montagne et elle est maintenant Executive Editor de Rock and Ice et Column Editor de Trail Runner . Elle enseigne aussi le journalisme !

Je lui ai posé une douzaine de questions .
Elle a accepté de répondre à 8 d'entre elles pour cause de manque de temps . Vous remarquerez , naturellement , les différences culturelles et les limitations législatives ( waiver ) .

Voici :


-        A world-class climber who is also a renowned writer … have you make a mistake about your favorite activity ? Curling has more litterature than climbing ! 

Climbing is a great sport to write about. It is also unusual - and we are lucky this way -- in that in most cases, there is dialogue. Not so much on a one-pitch climb maybe, but on many climbs: certainly on a several-pitch route, a long trad climb or in the mountains. It is pretty hard for a marathon runner to be able to talk, but a leader and belayer often exchange a lot of dialogue. They yell, cope, trust and encourage each other, help when things go wrong, and make each other laugh.  

Climbing writers are also blessedin having an automatic device to keep the reader reading: Will the person get to the top? Or how will the person deal with danger or difficulty? "What would I do?" The sport is complex and thought-provoking.  

It offers gorgeous images that support a story, make it appealing to read, and help give people dreams. I can't think of any sport with greater images. Surfing and windsurfing have pretty exciting images, too, I have to admit. But our backgrounds are all so different. 



-        Is there a future for climbing magazines ? R&I is doing well ( I think ) but elsewhere we are losing our press . 

I think there will always be a market for something you can hold in your hand, and in our case something that does justice to the photography in a way online presentations can't. But we are putting a lot of energy into our website content, and readership just keeps increasing. People out there are reading a lot. More than ever.  

-        We are loosing cliffs ; climbing outside is more difficult as people see us as trespassers or liability risks  . Is there a way to stop the trend or to reverse it ?  

I am all over well-written liability waivers. They work.

The Access Fund, the American Alpine Club and other advocacy organizations are really active. The Access Fund and other groups are in some cases purchasing property.


-        Indoor climbing is the rage now and indoor competitions are everywhere . Do you see climbing going to the Olympic Games ?  

Well, I hope so. That would be really exciting. I love watching climbing competitions, especially bouldering. There is so much action and dynamism. People only have one chance or a very few chances, and anything can happen.
 

This year I was watching some bouldering Nationals on my computer, and my husband turned on the television to see some more of the Olympic Games. We had been watching a lot of that. He said, "I know which one I'm watching!" And then the bouldering finals were so dynamic—the women and men were jumping and powering all over the place—we both ended up only watching my screen. 

With rare exceptions, I always go to the Teva Games, now the GoPro Games, in Vail to see the Bouldering World Cup. I just like to see it. 


-        Grainy bouldering videos , short movies about stars climbing at the end of the world … is there a real climbing culture out there . Some activities have their own music , litterature , etc…  

Climbing has a really rich literary, photographic and film culture. The film culture is exploding, especially now with people having so many options to watch. Including on a hand-held and walking over and sharing it with a friend.  

We run the Weekend Whipper every Friday and it always gets huge traffic. People watch it for entertainment and to laugh or gasp, but it also has a real education component, and we always give an assessment.


-        When you are not climbing and writing , what do you do ?  

Hike, ski, read, see films, and deal with a family. I have a husband and two sons, ages 18 and 21. There's always laundry and mud all over the place, and they are always starving. I also teach a media class on the side for Colorado Mountain College. I like reading and thinking about all forms of media, and I really like my students.


-        Best pizza ever ? Favorite beer ( or wine … ) ?  

I like pizza but don't eat much of it. For no particular reason I largely stopped drinking years ago. But I have a serious chocolate problem.



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- Une grimpeuse de classe mondiale et une écrivaine de talent ... tu n'aurais pas fait une erreur dans ton activité favorite ? Le curling a plus de littérature que la grimpe !

La Grimpe est un milieu fantastique pour un écrivain . Il est différent - et nous en sommes chanceux - car il y existe un dialogue . Pas tant dans une voie d'une longueur mais dans plusieurs voies , certainement dans des multi-longueurs , des voies en traditionnel , des voies en montagne . Il est difficile pour un coureur de marathon de s'exprimer alors que les deux grimpeurs d'une cordée doivent dialoguer en permanence . Ils crient , s'arrangent , se font confiance , s'encouragent se soutiennent quand ça va mal et se font rire .
Les écrivains en escalade possèdent un avantage crucial pour accrocher le lecteur : ''Est-ce que cette personne va arriver au sommet ? '' ''Comment cette personne va surmonter le danger ? '' '' Qu'est-ce que je ferais à sa place ? '' . Notre sport est complexe et amène à la réflexion !
Il offre aussi des images sublimes qui supportent l'histoire , la rendent intéressante à lire et font rêver .Je n'arrive pas à imaginer un autre sport avec tant d'opportunités visuelles . Le surf et le windsurf offrent aussi des images excitantes , je dois l'admettre . Mais notre  background est vraiment différent .

- Est-ce qu'il existe un futur pour les magazines de grimpe ? R&I se débrouille bien mais ailleurs nous perdons des pans de notre presse ...

Je crois qu'il existera toujours un marché pour quelque chose que vous pouvez tenir entre vos mains et dans notre cas , quelque chose qui rend justice à la photographie ce qui n'est pas le cas des présentations en ligne . Mais actuellement nous mettons beaucoup d'efforts dans le contenu de notre site web et le nombre de lecteurs ne cesse d'augmenter . Les gens lisent et plus que jamais !

- Nous perdons l'accès à nos falaises . Grimper à l'extérieur devient plus difficile parce que nous sommes considérés comme des intrus ou des risques de poursuite ambulants . Il existe une façon de stopper ou de renverser cette tendance ?

Je suis totalement pour les formulaires de décharge de responsabilité : ces formulaires fonctionnent ! L'Access Fund , l'American Alpine Club et d'autres organismes travaillent réellement sur ce sujet . L'Access Fund et d'autres groupes vont jusqu'à acheter , dans certains cas , des terrains ( et les falaises dessus ) .

- Le grimpe intérieure est à la mode maintenant et on ne parle que de compétition . Est-ce que tu vois l'escalade devenir Olympique ?

Et bien , je l'espère ! Ce serait telleemnt excitant . J'adore regarder les compétitions d'escalade , tout spécialement le bloc . Il y a tellement d'action et de dynamisme . Les compétiteurs n'ont qu'une chance - quelques chances - et tout peut arriver .
Cette année je regardais les Nationaux de bloc sur mon ordinateur et mon conjoint a ouvert la télévision pour regarder les Jeux Olympiques . Nous en avions regardé pas mal quand il dit : ''je sais ce que je veux regarder ! '' . Les finales de bloc étaient tellement dynamique - hommes et femmes sautaient et tiraient sur tous les murs - que nous nous sommes retrouvés tous les deux devant mon écran !!! 
A quelques exceptions près , je vais toujours aux Teva Games - maintenant les GoPro Games  - à Vail pour voir la coupe du monde de bloc . J'aime vraiment  regarder ce format .

- Des vidéos de blocs pixellisés , des films courts montrant des stars grimpant au bout du monde ... Est-ce qu'il existe une culture de la grimpe ? Certains sports ont leur musique , leur littérature ...

La montagne est riche en culture littéraire , photographique et cinématographique . La culture cinématographique explose , surtout maintenant que les gens ont tellement de choix de supports . On peut tenir en main son support et partager avec ses voisins !
Nous organisons un Weekend Whipper chaque vendredi et il y a plein de gens . Et les amateurs le regardent pour se divertir , pour rire ou être surpris . Mais il y a aussi une composante éducative ...
( note : ce sont des vidéos de chutes , les weekend whippers . Et pas des petites ! A voir ici :  http://www.rockandice.com/lates-news/tnb-the-most-popular-weekend-whippers-of-the-year )

- Quand tu n'es pas à grimper ou à écrire , que fais-tu ?

De la randonnée , du ski , de la lecture , regarder des films et m'occuper de ma famille . J'ai un conjoint et deux fils - 18 et 21 ans . Il y a toujours du lavage à faire et de la boue un peu partout à terre ... et ils ont toujours faim ! J'enseigne aussi une classe sur le media au Colorado Mountain College . J'aime lire et réfléchir à toutes les formes de supports et j'aime beaucoup mes étudiants .

- Meilleure pizza ? Meilleure bière ( ou vin ) ?

J'aime la pizza mais je n'en mange pas tant que ça . Pour je ne sais quelle raison , j'ai cesser de boire il y a des années . Mais j'ai un sérieux problème avec le chocolat !!!






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Un Pas-Grand-Chose ...

10/29/2014

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Quoi de plus pertinent , pour illustrer l'histoire qui va suivre , que cette magnifique aiguille !
Un dildo géologique , messieurs, dames ... un godemichet géant digne des exploits de Gargantua et de Pantagruel , son fils . La carte postale fut expédiée en 1902 , la date exacte est illisible .

Voici donc les quelques premières pages d'un livre dont j'ai commencé l'écriture il y a un an . Il ne manque que quelques chapitres pour en voir la fin ... mais le marché du livre étant ce qu'il est , dans notre milieu ...

De toute façon , cet extrait illustre parfaitement mon état d'esprit en ce moment .

Pour ceux qui détestent la lecture mais aiment la grimpe , je vais vous proposer , plus bas , un court extrait de Lynn Hill qui parle de Patrick Edlinger dans un éloge de John Bachar . C'est à lire .

What is better to illustrate the following story than this magnificent spire ? A rock dildo worthy of the giant Gargantua and his son , Pantagruel .
These are the first pages of a book I started last year ... only a few chapters to go but , considering the fact that climbers are not book lovers , I put it on the back burner .
Please use Google Translate : it is worth the time !

Bon , mon texte :

Un Pas-Grand-Chose

 

Ce fut la femme de ménage qui découvrit le corps du malheureux Guillaume Phtaline.

Cette découverte causa son renvoi…

Son contrat exigeait le nettoyage des bureaux des cadres subalternes aux deux jours. Deux jours, c’est le temps nécessaire pour remplir la corbeille de tasses en papier, de gommes à mâcher et de mémos désuets ayant trait, le plus souvent, à d’interminables récriminations sur la façon dont l’entreprise est gérée.

 

Vibra-Styl surfait sur la vague vibratoire. Les ventes montaient en flèche et, dans les boutiques d’accessoires coquins, on s’arrachait les petits personnages vibrateurs. L’idée de maître étant d’enrober de silicone non le traditionnel godemiché mais plutôt d’habiller le mécanisme en lui donnant les allures d’une poupée parfaitement nue et physiquement impeccable. Une poupée dont la tête jouait le rôle le plus important. C’est, en effet, cette tête qui vibrait… et surtout Vibra-Styl plaçait entre les mains des amateurs des personnages masculins et féminins affichant des visages réalistes et variés. Certaines vedettes sur le retour payaient pour que leurs têtes vibrent aux quatre coins de la France! On allait de l’historique au contemporain, du sportif au politicien. Les clients, à l’achat de cinq personnages, pouvaient fournir une photo de leur choix et une tête spécifique leur était confectionnée sans frais. La ressemblance était étonnante!

On était loin du concombre mécanique… 

Ce qui avait débuté dans un entresol de la capitale était maintenant une multinationale de la vibration pour grandes horizontales. On exportait dans l’univers tout entier! Et alors que l’atmosphère des tous débuts était bon enfant sinon grivoise, la réussite transforma l’entreprise en monstre corporatif. Il avait suffi que des investisseurs se pointent et y amènent leurs longs visages tristes et leurs feuilles de compte pour que le plaisir se décide à aller s’installer ailleurs.

On ne parlait plus que de performances, de contrôle de coûts, de résultats en bourse, de ventes trimestrielles. Puis on créa un département des ressources humaines, la preuve évidente que les relations à l’interne ne seraient plus jamais humaines puisqu’on les confiait à des gens qui suivent les directives du comité de direction plutôt que le sens commun.

Chacun se réfugia dans son bureau dans la mesure où il possédait encore un bureau, les ressources humaines ayant décrété que, pour l’esprit de groupe, il valait mieux abattre les cloisons. On pouvait ainsi espérer que les pressions sociales augmenteraient la productivité sans compter qu’on sauvait sur l’espace de plancher.

 

Guillaume Phtaline avait encore un bureau. Petit employé à la comptabilité, il avait argumenté pour conserver son espace en expliquant que les factures devaient être placées sous le sceau du secret. Les ressources humaines avaient acquiescé mais, en échange, on lui avait demandé un petit effort supplémentaire, pas plus de dix heures par semaine, s’ajoutant aux soixante qu’il passait dans l’entreprise.

La dame faisant le ménage pénétra dans son bureau le vendredi à midi. Le médecin légiste  détermina plus tard que Phtaline était décédé le dimanche précédent. Une semaine donc sans que personne ne se soucie de lui… son supérieur hiérarchique étant convaincu qu’il travaillait au budget annuel et qu’il ne voulait pas être dérangé surtout que le dépôt du budget avait été avancé de trois semaines.

On roula le corps de Guillaume Phtaline, encore assis sur sa chaise, vers la sortie de secours pour ne pas nuire à la productivité globale et le bureau des ressources humaines se hâta de faire circuler un mémo annonçant que cet employé modèle avait quitté de son plein gré pour s’attaquer à de nouveaux défis et que l’entreprise lui souhaitait la meilleure des chances dans son parcours professionnel.

On nettoya le bureau à grande eau puis on embaucha le premier candidat venu, celui ayant le moins d’expérience, en se disant qu’il en gagnerait à travailler chez Vibra-Styl et puis, comme son salaire serait la moitié de celui de Phtaline, c’était la solution idéale pour justifier un bonus de fin de trimestre!

 

Trois portes plus loin, Norbert Podaire, chef du département des approvisionnements, avait tout vu et tout compris. Il était là depuis les débuts de Vibra-Styl et n’avait pu que constater le lent glissement vers la médiocrité qui accompagne le plus souvent une croissance trop rapide et un manque de respect des valeurs fondatrices d’une entreprise.

En fin quarantaine, veuf et sans enfant, Norbert Podaire savait très bien que ce n’était qu’une question de temps avant qu’un vendredi, en fin de journée, on lui demande de passer au bureau de la directrice des ressources humaines qui prendrait dix minutes de son précieux temps pour lui annoncer que Vibra-Styl devait se passer de ses services. On lui accorderait une prime de départ, de quoi se payer un verre de blanc et une brioche, et on lui remettrait une boite de carton pour y ranger ses affaires. Puis on le remplacerait par un stagiaire ne sachant pas distinguer entre la tête du Marquis de Sade et celle de Casanova.

D’ailleurs, il en avait assez… La mort de Phtaline et le manque évident de compassion envers quelqu’un qui s’était littéralement tué à la tâche, le lent glissement vers le corporatisme et la disparition de tout sourire - dans l’entreprise mais aussi dans la rue - tout cela le mena au point de rupture. Il allait quitter Vibra-Styl!

 

 

Son oncle maternel, retiré dans une maison spécialisée de Caen, lui avait proposé de prendre la relève dans son commerce, un petit café au fin fond de la Basse Normandie. Un café dans un village perdu où il serait son propre maître. Un village de campagne où les gens possèdent encore des valeurs, une humanité, une normalité qu’on ne pouvait plus trouver dans la capitale. Aucune entreprise sinon les touristes venus profiter des sentiers de randonnée ou du canotage sur la petite rivière avoisinante.

Sa décision était prise. Cinq minutes assis à son bureau et sa décision était prise et il ne reviendrait pas dessus. Il téléphona à son oncle pour lui annoncer la nouvelle puis il sortit d’un de ses tiroirs la boite d’échantillons qu’il avait reçue la semaine précédente.

Il ne pouvait quitter Vibra-Styl sans un coup d’éclat…

 

Une semaine plus tard, sa lettre de démission était posée sur le bureau du président qui, entre deux appels téléphoniques, lui affirma qu’il était indispensable et que l’entreprise saurait difficilement le remplacer. Il lui demanda où en étaient ses projets de réduction de coûts. Le silicone? Les cartes électroniques? Le sous-assemblage donné à contrat dans un pays sous- développé qui sous-respectait les Droits de l’Homme? L’encapsulation? Le travail des graphistes recréant les têtes à la demande?

Bien, bien… tout était comme sur des roulettes… il pouvait partir l’esprit tranquille avec le sentiment du devoir accompli. Vibra-Styl lui remettrait, la journée de son départ, une montre en signe d’appréciation.

Norbert Podaire avait négocié le contrat des montres… et avec le budget alloué… et bien ce cadeau donnait l’heure de tous les fuseaux horaires : il suffisait d’attendre une journée et la montre retardait d’un fuseau horaire… une semaine sans correction et vous étiez à l’heure du Désert de la Mort.

Il remercia chaleureusement le président.

Trois jours après, Norbert était à vider son bureau. Vider… disons qu’il ne restait rien depuis une semaine mais il devait transférer ses dossiers au nouveau stagiaire qui allait prendre sa place pour la moitié de son salaire. Il faut être professionnel jusqu’au bout.

Il ne lui parla pas du prototype de nouveau moteur électrique dont il avait fait venir des échantillons. Un fournisseur en Inde, une province perdue du sous-continent indien, une ville oubliée, l’endroit où l’on peut confondre les voltages d’utilisation.

Norbert Podaire, sa corvée accomplie, prit sa boite sous son bras et descendit au département de recherche et développement pour y serrer la main de son copain Lucien Pépin, un vieux de la vieille et toujours d’humeur égale. Un farceur né comme on n’en trouve plus.

 

La veille, Norbert avait laissé, anonymement, sur les bureaux de la directrice et des cinq demoiselles des ressources humaines mais aussi sur celui de l’assistante du président, une boite Vibra-Styl contenant un échantillon du nouveau modèle, le Granville Gravitron, affichant la tête du président de l’entreprise. Même son double menton était reproduit à la perfection!

Nul doute que ces dames considérèrent ce cadeau comme une récompense de leurs bons services. Au bureau… mais aussi dans le petit appartement de fonction du président au-dessus du Perroquet Pascal, le troquet au coin de la rue. Un patron digne de ce nom, un industriel visionnaire, récompense de première main!

 

Le lendemain, Norbert Podaire prenait le train vers Caen et sa nouvelle vie.

Un café dans le village de Clécy, sans patron, sans collègues, sans stress. La normalité de la vie campagnarde. Le charme du Calvados, de ses sentiers, de ses ruisseaux. La paix…

Il ouvrit un quotidien à potins qu’il avait acheté juste avant d’embarquer. En première page, rien de moins! Une épidémie d’hystérie touche la capitale : six femmes conduites aux urgences en un soir. Toutes travaillent pour la même entreprise : on soupçonne le surmenage. Des tremblements convulsifs, une hystérie libidineuse. Une enquête sur les pratiques de cette société sera lancée sous peu. Mort suspecte d’un jeune cadre récemment. Les stagiaires y craignent pour leur santé.

Norbert Podaire ferma le journal : ces femmes sont survoltées, voilà l’explication!

Il prit un petit volume dans son sac : le manuel d’utilisation d’une machine espresso Simonetti 8000. Il devait potasser le sujet avant la réouverture officielle du café. Le café : voilà un sujet qui le faisait vibrer!



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On his first trip to America, Patrick Edlinger used to lurk in the trees and watch John Bachar and Ron Kauk do laps on the famous Midnight Lightning boulder problem in Camp 4. When Patrick returned to France, he started a training regime “a la Californian.” He started jogging, built a “Bachar ladder,” and set up a slack line in his yard, which were modeled after the training apparatus he had seen at the rescue site in Camp 4. In his famous documentary film called, “Opera Vertical,” Patrick wore a tiny pair of running shorts (like the ones Bachar wore at the time), a red bandana (like the one Kauk wore), and portrayed his lifestyle as a climber through scenes of running, slack-lining, and free soloing barefoot way up off the ground on a reputed 5.11 route in the Verdon Gorge. This film aired on prime time T.V. when there were only three channels on french T.V. and soon thereafter Patrick became a well known celebrity in France. ( A tribute to John Bachar , Lynn Hill Climbing )

A son premier voyage en Amérique , Patrick Edlinger se cacahit à travers les arbres et observait John Bachar et Ron Kauk faire des essais sur le bloc Midnight Lightning au Camp 4 . Lorsque Patrick est retourné en France , il a débuté un entrainement '' à la Californienne '' . Il a commencé à jogger , s'est construit une échelle Bachar , et a installé un slackline dans sa cour , tout cela imitant ce qu'il avait vu dans les alentours du site des sauveteurs du parc au Camp 4 . Dans son fameux film documentaire titré Opéra Vertical , Patrick porte une minuscule paire de shorts - comme les shorts portés par Bachar à l'époque - un bandana rouge dans les cheveux   - comme celui que portait Ron Kauk - et illustrait sa vie comme grimpeur par des scènes de course à pied , de slackline , de solo pieds nus dans une voie réputée cotée 5.11 dans le Gorges du Verdon . Le film fut diffusé à l'heure de pointe , à la télévision , alors qu'il n'existait que trois chaines à la télévision française  et , bientôt , Patrick Edlinger devint une célébrité connue en France .

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Voilà ce dont sont fait les héros ... '' nani gigantum humeris insidentes ''
'' Des nains juchés sur les épaules de géants ! ''
Dixit Bernard de Chartres .

Vous en pensez quoi ?




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Destinée Manifeste...

10/28/2014

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Ce qui suit n'intéresse que les grimpeurs français .
En toute franchise , ce qui suit ne peut intéresser que les grimpeurs français possédant une connaissance profonde de l'histoire de la grimpe depuis les années '80 .
Ce qui suit est terriblement intéressant pour les grimpeurs qui se questionnent sur les ressorts qui font de nous des amants du vertical .

Ce qui suit devrait donc intéresser tous mes lecteurs !!!

Suite à mon entrevue avec Antoine Le Ménestrel et son engagement décrit dans le Manifeste pour une Escalade Poétique , j'ai reçu un commentaire ... Les commentaires sont invisibles sur le présent blog : il faut les ouvrir pour les voir !
Donc personne d'entre vous  , sans doute , n'a lu le commentaire suivant , provenant d'une sommité de la sociologie dont le livre , paru à l'Harmattan , est l'étude définitive du comment et du pourquoi de l'escalade moderne .
Voici :


"L’escalade libre a permis d’abandonner le sommet pour se consacrer à la manière de grimper. L’escalade libre c’est chercher un état créatif dans l’adaptation gestuelle à la contrainte du rocher. L’escalade libre c’est inventer sa signature de grimpeur."
On peut jouer sur les deux sens du mot libre. Celui que la société lui donne comme état d'affranchi à l'égard des contraintes du social peut-être. Celui que les grimpeurs lui donnaient à l'époque qui était tout autre : est libre une escalade débarrassée des moyens artificiels de progression. Et dans ce sens là, derrière cet euphémisme se cachait une réalité : la mise à égalité des joueurs à l'échelle de la situation d'affrontement...soit la base d'un jeu sportif où le sommet est plus qu'important contrairement à ce qui est dit. Donc cette définition est touchante mais est un contresens historique. Elle est le discours d'un de ceux qui a été sans doute l'un des plus actifs zélateur de la sportivisation de l'escalade libre dont le site de Buoux est l'expression métaphorique des années 1980. Dans les signataires du manifeste des 19, personne sans doute n'a plus poussé le jeu de la dénégation de l'affrontement qu'Antoine Le Menestrel. Dénégation au sens où l'on s'affronte en disant haut et fort que l'on ne le fait pas. Ce texte en est l'expression la plus manifeste....d'ailleurs, c'est un manifeste. Il montre comment le processus de sportivisation de l'escalade est n'est pas linéaire mais laisse sur son chemin des modalités de pratiques et des grimpeurs caractérisés par leur degré de sportivisation et parfois même de dé sportivisation.

Alors une question : comment peut-on assumer le fait d'avoir engendrer ce que désormais on déplore ? Certes Antoine Le Menestrel tu as été le premier à prendre la tangente vers la danse escalade...mais dans ouvreur de compétition...il y a compétition...La Rose et le Vampire...un théâtre certes mais il est celui sur la scène duquel se confrontent les grimpeurs par voie interposée... Plus encore alors qu'en escalade l'euphémisation est à son comble dès lors que les grimpeurs s'affrontant par voie interposée...le font en se tournant le dos, dans la Rose et le vampire le croisé implique de regarder ceux qui au pied engagés dans le même projet de "réalisation" vous regarde...Si la rose est un théâtre, il est celui par excellence de la sportivisation de l'escalade. Bon mais voilà c'est jamais qu'un avis de ma part et la position d'Antoine Le Menestrel est presque touchante.


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J'adore ce genre de discussion ! Elle me sort de l'effarante banalité que sont les résultats des compétitions en escalade ou les vidéos - tous interchangeables - montrant un grimpeur réussissant un bloc dément .
Résultats et vidéo étant immédiatement oubliés pour être remplacés , le lendemain , par une autre mouture toute aussi vide de sens .
C'est sans doute pourquoi le Manifeste Poétique d'Antoine me rejoint : il annonce le retour du PLAISIR dans notre petit monde .
Mais je ne porte pas d'œillères ... la compétition a toujours existé ! Qui se souvient de Whymper dont le groupe , au sommet du Cervin , fier d'avoir ''battu''  l'autre cordée , fit rouler des pierres dans la pente ?

La compétition est intégrée dans l'ADN des humains - sans doute pour des besoins de reproduction - et si le vidéo du gars grimpant un bloc irréalisable peut lui permettre de trouver une partenaire et de se reproduire rapidement , je suis très content pour lui !
Mais j'aime à croire que nous avons dépassé le stade animal voulant que le reproduction de l'espèce soit à la base de nos motivations ...

Ne sommes nous pas l'unique espèce sur Terre qui peut sourire , rire ???

Et , non , si vous apercevez un requin et toutes ses dents , non , il ne sourit pas !

J'ai demandé à Antoine Le Ménestrel de répondre au commentaire de mon ami Olivier Aubel et , du fin fond de la Chine où les Lézards Bleus sont en spectacle , il m'a fait parvenir cette réponse :



Je n’avais jamais vu l'escalade avec ce regard mais tu as raison, avec la mondialisation de l’escalade libre qui a uniformisé une règle commune , on a pu tous se confronter. Ça n’a pas été facile pour les grimpeurs qui ne pratiquaient pas ce jeu. Je me souviens, lorsque j’ai réalisé en libre dans la journée , puis en solo grâce à l’éthique du libre Français, Révélation (la voie la plus difficile d’Angleterre, 8a en 1985)... Je m’autorisais à travailler chaque mouvement avant de l’enchainer, ce que les Anglais ne faisaient pas, ils m’ont surnommé l’ange blanc face à ma réussite et l’ange noir car avec leur technique anglaise , Jerry Moffat avait mis plusieurs semaines à la réaliser. Nous étions pourtant du même niveau. Jean-Baptiste Tribout a ouvert une voie aux Etats Unis « To bolt or no to be » qui allait dans le sens de modifier les éthiques.




Quand je parle que l’on a abandonné le sommet , c’est celui de la montagne du point où le minéral finit et où l’air commence et non du sommet d’une voie qui peut désormais s’arrêter au milieu d’une falaise.




Merci Olivier de ta réflexion, te répondre me permet d'assumer mes contradictions et cela me fait plaisir qu’elles soient touchantes.




Oui , je dénie consciemment le caractère sportif de l’escalade libre. Je trouve que , dans notre société , le sport et la compétition sont des valeurs tyranniques qui nuisent au développement de la créativité et de l’ouverture d’esprit. (Je reconnais par ailleurs qu’elles m’ont poussé à développer une certaine créativité pour devenir meilleur et grimper des cotations encore plus difficiles jamais atteintes). J’ai en effet pratiqué une compétition par voie interposée mais j’ai toujours vibré de rêver mes escalades. C’est d’ouvrir des voies de compétition qui a développé ma créativité gestuelle.




Non, il ne s’agit pas d’un contresens historique mais d’une volonté de résistance à l’idéologie exclusive de la compétition au détriment de valeurs pas assez valorisées comme le partage et la poésie. Lorsqu’en grimpant je tournais le dos à mes compagnons de cordée, c’était pour mieux me concentrer sur ma voie à réaliser, ils étaient tous là en bas à m’encourager et à souhaiter ma réussite.  Dans la même voie je pouvais tomber puis encourager un compagnon d'escalade , le supporter par ma présence afin qu’il dépasse ses limites. C’était des moments forts et émouvants de ferveur collective. Lorsque je me suis retourné dans le croisé de « La Rose et le Vampire » j’ai vu dans les yeux de mes compagnons d’escalade; j’ai su que je ne grimperais plus seulement pour moi mais aussi pour partager ma passion. Là est la différence entre compétition et émulation.




Oui c’est un manifeste que je veux crier haut et fort, une manifestation personnelle que je ressens aussi chez de nombreux grimpeurs. D’ailleurs j’aimerais que ce texte soit nourri par d’autres.




Je continue de penser qu’avec l’esprit de compétition , je suis satisfait que lorsque je réussis une voie ou quand je suis plus fort que l’autre. Je peux aussi grimper en ayant toujours du plaisir si je trouve ma satisfaction dans le seul fait de grimper. Je me pose la question du sens : qu’elle motivation je mets dans mon mouvement ?




Oui je fais revivre ce sentiment : qu’il faut se libérer du poids de la compétition. La compétition existe, j’y participe encore comme ouvreur et aussi pour accompagner mon fils Joakim. C’est des moments de partage de la pratique, un moment de rencontre entre des acteurs de l’escalade. Je trouve dommage de ne pas utiliser ce moment pour transmettre des valeurs fondamentales de l’escalade, la cordée, l’exigence de protocoles de sécurité, les encouragements, l’émulation, la diversité des pratiques. Certains voudraient que la compétition d'escalade soit aux Jeux Olympiques ; elle le sera. L'escalade sera alors un sport réduit à une seule facette : une compétition de vitesse sur une voie identique pour tous. Par ailleurs pour les compétitions départementales et régionales de difficulté , je sens déjà des réticences à ouvrir des voies originales. Un jour une voie identique et ultime sera proposée à tous les compétiteurs, plus besoin d'ouvreur de voie, la tendance est à vider l'escalade de sa dimension culturelle. J’aimerai plus développer les stages d’ouverture de club afin de ne pas seulement consommer du mouvement mais pour que les grimpeurs apprennent à créer des mouvements puis à se poser la question : qu’est ce qu’un mouvement ? Une difficulté ? Le plaisir du geste ? De plus on n’ouvre pas seulement une voie pour soi mais pour la communauté des grimpeurs. Cette démarche développerait un état d’esprit plus participatif. L’escalade en serait enrichie . J’évolue sans cesse, voilà tout simplement pourquoi mes actes et ma pensée ne sont pas les même qu’il y a 30 ans. Avec ce manifeste j’essaye de transmettre ma pensée et ma passion d’aujourd’hui. Ouvrir des nouvelles voies, inventer son escalade, partager un moment entre grimpeurs et spectateurs a toujours prise sur moi.


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Il est à noter que je considère ces deux personnes comme des amis ! Et qu'il n'y a pas d'antagonisme dans la discussion : uniquement une précision qui met en lumière le cheminement continu de la pensée individuelle suite à nos expériences de vie .

J'ai longtemps souhaité l'éclosion d'une culture de la grimpe qui dépasse le simple fait de réaliser un vidéo granuleux montrant quelques pas de bloc . Ou un petit film fait au bout du monde qu'on ne peut écouter que la tête tournée à 90 degrés .
Il y a ça ... mais il y a plus que ça !

La ''Destinée Manifeste '' était un courant politique américain voulant que les USA ait la destinée divine de repeupler l'Amérique et d'y installer ses institutions , réputées moins corrompues que celles d'Europe .
Est-ce que la Grimpe croit avoir la Destinée Manifeste de devenir Sport Olympique , sport de combat vertical , scène interposée des différents entre nations ?
Sommes-nous uniquement des mouches sur un mur d'aggloméré ?
Délaissons-nous des valeurs pour ne retenir que l'image de marque ?

Je ne sais trop ...
Mais je suis confiant !
Pas dans les institutions mais dans les gens .



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Devotion to Style : Ricky Brotini

10/27/2014

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Retournons un instant dans le merveilleux monde du surf !

Ceux  qui se sont donnés la peine de lire le début de ma petite histoire de la semaine dernière savent maintenant qu'il existe une forme d'art qui se nomme le '' Surfing Art '' .

Alors , aujourd'hui , je vais vous présenter un artiste dont les œuvres sont représentatives du Surfing Art ... Encore plus , cet artiste est Italien !
Vous saviez , vous , qu'on peut surfer en Italie ?
Non ???
Alors je vous conseille d'aller de ce pas voir les films '' Peninsula '' et '' Onde Nostre '' disponibles sur Vimeo .
Vous allez être surpris ...

Alors voici une entrevue de Ricki Brotini .
Surfer mais comme il faut bien vivre , peintre faisant du pinstripes sur ces autos , motos , planches , casques et tout et tout ...
Musicien aussi .
Peintre . Artiste conceptuel .
Une belle âme ...

Let's go back to the wonderful world of surfing ...
Those who read French and took thetime to read my short story last week know that there is something out there called '' Surfing Art '' .
Today I want to introduce an artist whose paintings are very good examples of Surfing Art . More ... this artist is Italian !
You know that you can surf in Italy ?
No ???
Well it is time to visit Vimeo and look at the little jewels that are '' Onde Nostre '' and        '' Peninsula '' , both movies about surfing in Italy .
You will be very much surprised  ...

So here is an interview with Ricky Brotini .
Surfer but , as we all have to eat , artist doing pinstripes on cars , motorcycles , surfboards , helmets ... everything !
Musician also .
Painter . Conceptual artist .
A noble soul ...

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-        Ricky Brotini … skater , surfer , musician , painter , artist … and more ! How would you describe yourself ?

These are the interest of my life.    As most persons I think to be curious in different experiences but I prefere focusing in main things I like. it’s hard to describe yourself when you are always in search for … artist is a complex word to define but it could be synthesized as a search for meaning of life .

-        Where do you usually surf ?

Livorno area is my favourite, but I like to change spots according with the swell going to hit the coast.

-        Longboarder , obviously : what do you ride ?

I like to switch different boards from my rack like “DrAnk Wavewalker” , “Bing Elevator”, “Tyler 305”, “Bessell 10.0” , “Ola Pig”, “ Tudor Nuuhiwa”,  but sometime I ride a 7.1 single fin.

-        What is your favorite medium ?

Medium is a tool depends from what I want  to do, oil, synthetic, acrylic.  In the past often I worked with airbrush but right now I love to alternate different mediums

-        I understand you prefer to illustrate , with your Surfing Art , not the physical action of surfing but the people before and after the fact , correct ? Why ???

Many painters illustrate the physical action of surfing in the water, but I prefer to illustrate the ‘’ before/after ‘’ atmosphere. 
For me it’s very special moment, a mix of excited/peaceful,  something close to meditation and alterated state of mind.
As surfer  we all know the feeling in the water, it’s a inner feeling that is a personal part of each of us, so right now  it’s not interesting trying to translate in paintings such feeling.

-        If you had only one painting left to do in your life , what would it be ?

If you are honest with yourself, each one is the last.

-        I was astounded but your variations of Old Masters’ paintings where you depict diverse surfing subjects , often with your friends as personnae . Where does the idea comes from ?

The idea comes from my everyday life when things melting in my mind and sometime lamp lights on

-        Where can I find some Ricky Brotini’s art pieces ?

Direct contact or Saatchiart.

-        Do you plan expositions in the next months / year ? And where ?



I’m working at for springtime 2015

-        You went to California ... what is your next destination ?

The idea is doing a new spiral from “Mother Earth Design” at the equator line in a surf spot destination like Bukittinggi, Indonesia, but I need to do a fund raising project to manage that.

-        And your plans for the future … art-wise  and life-wise ?

Life and Art is not the same?

-        Wine : white or red ?

Depend from the moment

-        Favorite dessert ?

Gelato, tiramisù, pannacotta,  babà, cannoli siciliani, cremè caramel, Nutella, …. everything with cinnamon       

-        Car you drive ?

PT Cruiser (gas Propane feeding)

-        Blonde, brune , rousse … and non , it is not about beer …

Depend from the moment

-        Why the beard ?

Warm in winter, cool in summer

-        What should you have tried and regret ?

….mmm….we just can see the path we walked on , all different options are just a chance.


that's it!!!

about the other questions,

pendulum art are for sale on http://www.saatchiart.com

mystical/surf series depends from piece to piece and right now I sell prints

A video on Ricky :
http://vimeo.com/54945517
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- Ricky Brotini ... skater , surfer , musicien , peintre , artiste  et plus ... Comment te décrirais-tu ?

Ce sont mes intérêts de vie ... Comme un peu tout le monde , je pense être curieux quant à pas mal de choses mais je préfère mettre l'emphase sur mes passions . Il est difficile de se décrire alors qu'on est toujours  dans une quête perpétuelle d'identité ... artiste , c'ets un terme complexe à définir mais il pourrait se résumer dans une recherche du sens de la Vie .

- Où surfes-tu  habituellement ?

La région de Livorno est ma région favorite mais je change de d'endroits selon les vagues qui frappent la côte .

- Longboard , naturellement ... qu'Est-ce que tu surfes comme planche ?

J'aime varier entre les différentes planches que je possède : .. Drank Wavewalker , Bing Elevator , Tyler 305 , Bessel 10.0 , Ola Pig , Tudor Nuuhiwa ... bien que quelquefois je surfe avec une 7'1'' single fin .

- Quel est ton médium favori ?

Le médium est un outil : tout dépend de ce que je veux faire : huile , acrylique , synthétique . J'ai longtemps travaillé avec l'airbrush mais maintenant j'adore varier les médiums .

- Je comprends que tu préfères illustrer , sur tes toiles , non pas l'action physique de surfer mais bien les gens avant et après le fait , c'est bien cela ? Pourquoi ??

Beaucoup de peintres illustrent l'action physique de surfer dans l'eau ... je préfère montrer l'atmosphère de l'avant ou l'après .
Pour moi ce sont des moments spéciaux , un mélange d'excitation et de contentement , quelque chose de proche de la méditation et d'un état de conscience altéré .
Les surfers connaissent tous le sentiment éprouvé dans l'eau... c'est un sentiment très personnel qui fait partie de chacun de nous donc , pour le moment je ne vois pas l'intérêt de tenter de reproduire en peinture cet état d'esprit .

- Si tu n'avais qu'une peinture à faire pour le reste de ta vie , une seule ?

Si vous êtes honnêtes avec vous-mêmes , chaque peinture est la dernière !

- J'ai été ébahi par tes variations sur des peintures de Maîtres où tu dépeins des sujets reliés au surf en utilisant tes amis comme modèles . D'où vient cette idée ?

Ça découle de ma vie quotidienne , quand les choses et les idées s'amalgament dans mon esprit et , soudain , une rayon de lumière apparait .

- Où puis-je trouver des œuvres de Ricky Britini ?

En me contactant directement ou en s'adressant à Saatchiart .

- Est-ce que tu prévois une exposition bientôt ?

Au printemps 2015 ...

- Tu as exposé en Californie ... quelle sera ta prochaine destination ?

Ma prochaine idée est de créer une nouvelle spirale issue de '' Mother Earth Design '' à la ligne de l'Équateur et ce , dans une destination de surf comme Bukittinggi en Indonésie . Pour cela je dois tout d'abord ramasser des fonds   !

- Et tes plans pour le futur , dans ta vie et ton art ?

La vie et l'art ... n'est-ce pas la même chose ?

- Vin rouge ou blanc ?

Tout dépend du moment ...

- Dessert favori ?

Crème glacée , tiramisu , pannacotta , babà , cannoli siciliani , crème caramel , Nutella , n'importe quoi avec de la cannelle ! ( p.s. : ce gars a une taille de guêpe ... )

- Quelle auto conduis-tu ?

Un PT Cruiser alimenté au propane .

- Blonde , brune ou rousse ... et je ne parle pas de bières ?

Tout dépend du moment !

- Pourquoi la barbe ?

Chaude en hiver , fraiche en été !

- Qu'est-ce que tu aurais dû essayer et que tu regrettes ?

mmm.... nous ne pouvons voir que le chemin sur lequel nous avons marché , toutes les autres options ne relèvent que du hasard .

Les pièces crées avec un pendule comme celle plus haut sont disponibles à
www.saatchiart.com
La série de peintures mystiques est disponible et on peut se procurer des reproductions

Un video sur Ricky :
http://vimeo.com/54945517




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Je confesse avoir repiqué cette dernière sur le site de Ricky mais elle dégage à la fois la simplicité du surf et l'amitié entre deux personnes . Pour moi , c'est un moment magique ...
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Meurtre au MIACS ...

10/24/2014

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Biarritz ... Il y a longtemps ...
Très jolie petite ville - bon , un peu guindée - mais très jolie petite ville qui devait être encore plus fantastique à l'époque de cette photographie .
Bon , vous allez me dire qu'il n'y avait pas de surf à l'époque ...

Je vous propose aujourd'hui le début d'une histoire policière que je n'ai jamais terminée , sans doute parce qu'elle n'intéressait personne !

Et pourtant , je trouvais ces prémices assez juteux ...
S'il y a des amateurs , je peux écrire la suite : j'ai tout le canevas dans ma tête .
Le MIACS existe vraiment ou plutôt existait vraiment : cette exposition est disparue cette année faute d'intérêts dans le milieu du surf .
Et pourtant , je trouvais l'idée formidable . Sans doute une idée trop belle pour être laissée à Biarritz !
Biarritz qui , par contre , mérite bien un Musée du Surf .

Laissez-moi savoir !

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Meurtre au MIACS 


Bénédict Soulane, gardien de sécurité, eut son premier - et unique - contact physique avec une œuvre d’art dans la nuit du 10 septembre. Et, pour lui, ce fut le choc de sa vie!

Une lourde dérive Rainbow Fins faisant partie d’un bouquet coloré composé d’ailerons de longboards - un modèle unique fait main attaché à une hampe de paulownia vernis- le frappa avec force sous le menton et le décapita sec.

Sec… pour tout dire, un flot de sang tapissa un mur et barbouilla une toile de Maïna Trombine représentant un Tiki surfant un tube du plus bel azur. Ce fut d’ailleurs cette toile qui fit décoller sa carrière en Asie mais ce détail n’a aucun rapport avec l’enquête qui va suivre.

Quant à la tête de Bénédict Trombine, elle roula sur le plancher de l’exposition pour finalement s’arrêter sous un trio de Moais sculptés qu’elle complétât, somme toute, fort avantageusement.

Le système d’alarme du bâtiment logeant l’exposition du M.I.A.C.S. entra en action quand la dérive, séparée de sa hampe, alla fracasser l’une des fenêtres donnant sur l’extérieur. La sirène de l’édifice hurla de joie et fit fuir les intrus.

Au poste de police de Biarritz, une lampe rouge ornant un tableau d’affichage pour le moins vieillot se mit à clignoter, annonçant une autre journée de travail.

La marée était à son plus bas.

 

 

L’agent Fugace, membre de la police municipale de Biarritz, fut le premier à arriver sur les lieux suivi de près par le curateur de l’exposition annuelle, Gérard Decoster, dont le téléphone était relié au système de sécurité.

  - Sans doute une fausse alarme, monsieur Decoster… c’est fréquent avec cette nouvelle génération de systèmes… s’il y avait eu du grabuge, votre gardien aurait immédiatement téléphoné.

  - Bonjour à vous aussi! Mais il est où, mon gardien de sécurité? Il devrait être à la porte principale, à nous attendre. Je vais ouvrir : il peut avoir eu un malaise.

  - Ou s’être endormi… On ne peut plus faire confiance à personne, surtout après les soirées arrosées que vous donnez durant l’exposition!

 

Gérard Decoster poussa la grande porte de l’ancien entrepôt de légumes abritant la nouvelle mouture du Marché International d’Art Consacré au Surf, le célèbre M.I.A.C.S.

Les Moais et leur nouveau compagnon, faisant face à l’entrée principale, les regardaient froidement,  jugeant sans doute qu’ils troublaient le recueillement demandé par la recherche artistique.

Agénor Fugace analysa la scène d’un œil expérimenté et saisit son portable.

  - Ici Fugace! Expédiez une ambulance dans les plus brefs délais à l’entrepôt du M.I.A.C.S. : un mort apparent, de toute évidence un suicide. Oui, le photographe aussi et quelques collègues pour la circulation. Je ne doute pas de trouver une note sur le corps. Évident que c’est un suicide planifié longtemps d’avance… je vais rédiger le rapport à mon retour et on attendra les papiers du légiste pour clore l’affaire.

Decoster s’était avancé et regardait le tableau de Maïna Trombine. Le sang était un apport intéressant à l’ensemble… Puis il contempla le corps de Soulane qui gisait dans une mare couleur rouille avec, à ses côtés, une hampe provenant de la ‘’ Fin-Fleur’’, un montage de l’artiste taiwanais Hang Sup.

Un suicide! Ce sera la thèse officielle en ces temps de négociations chez le syndicat des policiers municipaux… se dit Decoster. Quelle bêtise! Il n’y a qu’un homme pour trouver la vérité et rétablir l’équilibre de l’univers.

Et cet homme était en ce moment, par bonheur, couché dans la chambre d’amis du Manoir Decoster, près de Biarritz.

 

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L’HOMME DE LA SITUATION

 

Dollard Falot aurait souhaité un verre de Jurançon doux mais le bar de l’exposition n’ouvrirait que plus tard dans la matinée. A l’aube et avec la marée montante, la moitié de la population locale était sans doute à l’eau, à profiter des vagues venant terminer leurs vies sur les plages biarrotes. Il n’y a que le Jurançon doux pour aider à supporter la stupidité mais le verre devrait attendre!

Falot regarda la civière transportant les restes de Bénédict Soulane sortir du bâtiment, poussée par un ambulancier qui venait, lui-aussi, d’être tiré de son sommeil.

  - Un suicide, donc, Brigadier Drelin? dit Falot en se retournant vers le policier.

  - Absolument! L’agent Fugace a un jugement sûr et a tout de suite compris que le pauvre homme s’était enlevé la vie. Une auto-décapitation dont on apprendra sans doute qu’elle fut décidée suite à une dépression profonde. Il voulait, selon moi, protester contre les sommes dépensées pour des futilités… regardez cette exposition : uniquement du bling-bling pour de riches collectionneurs qui n’ont rien à faire des malheurs d’autrui. On sait que Soulane donnait une partie de son salaire à de œuvres caritatives et qu’il était fortement impliqué dans une association qui vient en aide aux nouveaux immigrants réfugiés dans le pays. Ça doit expliquer son geste…

  - Mais une auto-décapitation, comme vous le dites, ce n’est pas un peu inhabituel? On se suicide plus facilement que ça, d’habitude!

  - Vous savez, Falot, à Biarritz, on ne fait rien comme ailleurs. Tout y est toujours compliqué : il n’y a qu’à voir la politique municipale pour se rendre compte qu’on ne comprendra jamais rien à cette région frontalière. Moi, je suis originaire de l’Ain, de Lhuis. Et je peux vous dire que, même là, il y a des gens un peu bizarres qui se promènent sans surveillance et sans ordonnance.

  - Ils devraient avoir des restrictions de circulation?

  - Non! Ils devraient prendre des médicaments… Mais dites-moi, Falot, pourquoi monsieur Decoster m’a-t-il demandé de vous faire part de tous les détails de cet incident? Vous n’êtes pas de la maison, à ce que je sache?

 

   - Pas du tout! Je suis un humble commerçant mais j’ai autrefois fait partie du corps des fusiliers marins de St Pierre et Miquelon, division de la police militaire et du contre-espionnage. Gérard Decoster a confiance en ce qui me reste de capacités intellectuelles. Je reviens de vacances et je passais par Biarritz visiter mon ami Gérard avant de me rendre dans les Alpes Maritimes.

  - Et vous en pensez quoi, de cette triste affaire?

  - Possible que ce soit un suicide! J’ai vu plus bizarre dans ma vie. Mais avouez avec moi que le macchabé n’a pas choisi la façon le plus simple au monde pour quitter cette vie. Il aurait calculé la chute d’un élément du montage de cet artiste taiwanais, un montage très joli par ailleurs, et mesuré la force nécessaire pour s’auto-guillotiner avec une dérive massive mais néanmoins superbe. C’est digne d’un ingénieur de la NASA, ça! Vous avez plus de renseignements sur le mort?

  - Célibataire sans enfant, jamais marié, quelques contraventions, un intérêt pour les causes caritatives surtout celles touchant les réfugiés, une vieille bagnole dans le stationnement, un petit appartement à la lisière sud de la ville, pas de vices connus. Je vous donnerai l’adresse… tiens, allons à la réception : je vais y trouver du papier et un crayon.

L’agent Fugace était au comptoir de la réception, en train d’emballer les affaires personnelles de Soulane.

  - On n’est pas grand-chose, dit Fugace : une boite à lunch dans lequel il ne reste qu’un thermos de café à moitié vide, le journal d’hier, un livre sur la salsa, un magazine Surf Session… 

  Falot hocha la tête

  - Peu de choses en effet! On sait au moins qu’il aimait la cuisine. Pour un célibataire, la cuisine, c’est le refuge par excellence.

Fugace fut pris de fou rire.

  - La cuisine? Mais non! Le livre, c’est de la danse. La salsa… la danse! Vous savez, le latino sexy à la mode… l’Espagne n’est qu’à quelques minutes d’ici! Une façon comme une autre de garder la forme.

  - Je vais prendre son adresse et je passerai voir les alentours plus tard dans la journée, dit Falot. Pour le moment, je vois venir la dame qui travaille à la restauration.

Drelin lui remit un papier couvert d’une écriture minuscule. L’adresse du défunt…

  - Vous voulez qu’on l’interroge? Vous pensez qu’elle sait quelque chose?

  - Elle sait quelque chose, dit Falot. Elle sait qu’elle doit ouvrir la terrasse dans cinq minutes. Par contre, elle ne sait pas qu’elle va me servir un verre de Jurançon doux et un croissant. Le livre… le titre du livre?

  - ‘’La Salsa Cubaine pour Débutants’’.

 

Falot trouva Decoster assis sur la terrasse, arborant un air sombre.




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Rien ne presse... Jean Marc Chenevier

10/23/2014

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Quel jeu de mots ... '' Rien ne Presse '' ... ce , en parlant de Jean Marc Chenevier !!
Ex '' Capo de tutti Capi '' du célèbre magazine Grimper , pour Jean Marc tout devrait être Presse .
Et puis , maniaque de sports motorisés et grand-prêtre de la moto , il y a toujours presse dans les lignes droites et inclinaisons dans les virages .

Voici donc une petite entrevue que la majorité des grimpeurs saura apprécier !


Il y a une vie après Grimper Mag ou est-ce une descente sans fin dans un abysse sans fond ?

Bien sûr qu’il y a une vie après ! Je vais même te dire un secret de polichinelle : ma vie d’aujourd’hui est encore bien mieux ! J’ai vécu pendant une douzaine d’années une très belle expérience dans la presse. En quittant celle-ci, j’ai tiré un trait dessus, ne cherchant pas du tout une suite journalistique à ma carrière professionnelle. J’avais fait plusieurs jobs avant d’être journaliste, j’en fait un autre après… Finalement, c’est bien plus épanouissant et enrichissant que de rester à s’encroûter dans un seul truc.

 

Que fais-tu, maintenant, pour apporter la tartiflette sur la table familiale ?

Hop hop hop, attention ! Il n’y a pas que de la tartiflette à manger chez moi… Il y a aussi de la fondue, de la raclette et plein d’autres trucs hyper diététique.

Bref, passons sur cet interlude culinaire pour en revenir à ta question. Or donc, aujourd’hui, je suis chef d’entreprise. Hé oui, qui l’eut cru ? Honnêtement, pas même moi ! Je fourni donc des prestations pour divers clients, dans le domaine de la communication essentiellement. Et bien sûr, l’un de ces clients est une très belle entreprise française de l’univers de la grimpe (entre autres de ses activités). On ne quitte pas un milieu dans lequel on baigne depuis plus de trente ans, hein ?

 

Est-ce que la presse de montagne influence le milieu de la grimpe ?

Pas évident de savoir qui influence qui et dans quelle mesure ! Selon moi, oui, la presse peut avoir une influence sur le milieu. D’une part parce qu’elle est prescriptrice de tendances, qu’elle relate ce qui se passe dans ledit milieu mais avec son œil critique (ou pas…). Mais peut-être aussi parce que certains, que ce soit pour vivre du sponsoring ou tout simplement pour flatter leur ego, font des choses pour qu’elles soient remarquables et publiées dans la presse. Pour illustrer mon propos : il a toujours été préférable de répéter une voie dure reconnue dans un spot connu que faire une ascension peut-être plus difficile mais dans un spot anonyme. Seuls les tout meilleurs grimpeurs mondiaux peuvent se permettre de faire des voies extrêmes dans des coins paumés sans que leur reconnaissance par le milieu (dont la presse fait partie) en soit affectée.

 

Est-ce que la presse de montagne en France – tous supports confondus – est aussi dynamique de celle du Royaume Uni ou des USA ?

Depuis des années, la presse a évolué en profondeur. Aujourd’hui plus que jamais, il faut raisonner en termes des médias et pas seulement de presse. Les diffuseurs d’information ne sont plus seulement des organes de presse au sens commun de ce que l’on considérait quand j’ai commencé dans ce métier. Il y a par exemple des dizaines de sites web qui diffusent des informations sans que leurs animateurs soient journalistes ni même se considèrent comme faisant de la presse ! Un blog qui donne des infos, est-ce aussi de la presse ? Facebook, Google+, Twitter sont aussi des vecteurs d’information…

Pour répondre plus précisément à ta question, la dynamique de la presse montagne en France, je crois que les faits parlent d’eux-mêmes : la presse écrite et payante est quasi moribonde, j’en ai fait les frais il y a plus de quatre en me faisant dégager ! Cette presse survivra toujours grâce au volant incompressible d’aficionados qui font vivoter quelques magazines, mais c’est tout. Très honnêtement, je ne regarde plus que de loin les magazines internationaux spécialisés dans la montagne/grimpe et je suis donc en mal de porter un jugement sur la différence de dynamique entre chez nous et dans les pays anglo-saxons. En revanche, sur le Web il est clair qu’il y a une réelle dynamique, et que celle-ci n’est pas moindre en France qu’ailleurs.

 

Quels sont, selon toi , les 5 ou 6 développements les plus marquants , ces derniers 20 ans, dans le milieu de la grimpe ?

20 ans ? Ca nous ramène donc au milieu des nineties. Alors dans ce cadre là, je dirais que l’explosion de la pratique du bloc est un truc marquant. Le bloc, ça a toujours existé bien sûr, mais là ça a vraiment pris une autre dimension. Sans doute que l’arrivée des crashpads n’est pas pour rien là dedans… Ensuite, un truc qui me tue, c’est l’âge de plus en plus réduit auquel certains grimpeurs(euses) parviennent à atteindre des degrés de difficulté très élevé. Des petits prodiges de 10 ans qui sont presque aux portes du neuvième degré, c’est assez tuant ! Là aussi, il y a eu des génies de tous temps (Marc LeMénestrel par exemple, Adam Ondra plus récemment). Mais maintenant, le nombre est exponentiel. Parmi les trucs marquants pour moi durant cette période de 20 ans, c’est aussi l’impossible explosion médiatico-sportive de la compétition d’escalade. Ce n’est pas faute de volonté de ceux qui s’en occupent, mais non, résolument la grimpe ne passe pas. Faut-il le regretter ou s’en réjouir ? J’ai mon avis sur la question, mais c’est tout à fait personnel.

Quoi d’autres ? Le solo qui revient sur le devant de la scène ! Il faut dire qu’avec Dean Potter, Alex Honnold ou encore Hansjorg Auer (pour n’en citer que quelques-uns), on a eu droit à des ascensions carrément hallucinantes ! On peut aussi bien sûr citer l’exceptionnel développement connu par l’escalade en salle. Il y vingt ans, c’était les prémisses, aujourd’hui c’est une « industrie » complètement rodée. La grimpe est, dans ce cadre, devenue un « sport » de consommation presque comme un autre. Et puis il y a plein d’autres choses qui me viennent à l’esprit : la proportion toujours plus grande de filles qui grimpent, le neuvième degré passé quasiment au stade de banalité… Mais plus que le passé, c’est l’avenir de l’escalade qui m’intéresse. Je pense que les années à venir vont être passionnantes ! Porter les difficultés maximales dans des grandes parois, cela me semble être un challenge que quelques pointures veulent relever. Il y a là un potentiel énorme.

 

Pourquoi l’escalade est-elle un sport ‘’invisible’’ dans les médias et chez le grand public en général ? Devrions-nous souhaiter un autre Edlinger ?

L’escalade est invisible non pas parce qu’elle n’est pas spectaculaire mais parce qu’elle ne brasse pas d’argent. Pour qu’un sport soit médiatiquement important, il faut qu’il génère un business et force est de constater que ce n’est pas le cas de l’escalade ! Il faut aussi que le public puisse s’identifier au sportif, et en escalade la notion de risque est encore ancrée dans l’imaginaire du public. De fait, il est ardu pour le grand public de se projeter dans les performances des sportifs.

Quant à avoir un nouvel Edlinger, ce n’est pas possible. Le phénomène Patrick Edlinger, ça a été la conjonction d’une série de phénomènes favorables : une période où les sports « fun » étaient en apparition, un personnage talentueux, photogénique et en phase avec son époque et des photographes/réalisateurs sachant à la fois capturer l’essence de son art tout en ayant le réseau pour diffuser ces images au grand public. Je ne crois pas que cette conjonction se reproduise un jour…

 

Comment évalues-tu le travail de la FFME / CAF sur les falaises de France ?

Historiquement, il me semble que c’est plutôt la FFME, fédération délégataire en France, qui a eu en charge le travail de gestion des sites naturels. On ne peut pas nier que de nombreuses actions ont été menées et que si certains sites sont encore grimpables, on le doit à l’implication des fédérations. Mais aujourd’hui, la FFME s’est plus que jamais orientée vers un développement passant par les SAE, la dimension urbaine et la compétition. Je ne suis plus moi-même engagé (au niveau local, par un club et un comité départemental) dans le système fédéral pour pouvoir juger sur pièces. Mais les retours que j’ai ne sont guère rassurants sur un certain désengagement de la FFME de la gestion des sites naturels. Et pourtant, le véritable vivier de grimpeurs et le cœur de l’activité, c’est bien là qu’ils se trouvent : dans les falaises !

 

Pourrons-nous un jour sortir de cette atmosphère de ‘’sécurité à tout prix ‘’ qui empêche l’ouverture de bien des falaises ?

Très honnêtement, je n’y crois pas une seconde. On peut se mentir en se disant que l’escalade reste une discipline marginale, mais la grimpe fait bel et bien partie de la société. Et cette société, elle s’organise autour d’une volonté de sécurisation de plus en plus grande. Les raisons en sont nombreuses, je ne me lancerai pas dans une analyse sociologique que d’autres feraient bien mieux que moi. Mais je ne suis vraiment pas très optimiste quant à l’avenir de la pratique « libre » de l’escalade sur les sites naturels. Ca va être de plus en plus difficile, d’autant plus si les fédérations ne sont plus en soutien derrière les équipeurs.

 

Le grimpeur(euse) le plus intéressant que tu aies rencontré ?

Je vais y aller de ma minute démagogique ! Je pense foncièrement qu’il y a des choses intéressantes chez beaucoup de grimpeurs, que l’on peut apprendre de tous. Humainement, ce n’est pas forcément la même chanson, mais c’est ainsi. Je vais donc dire que le grimpeur le plus intéressant, c’est le prochain que je rencontrerai… ou celui d’encore après !

 

C’est quoi , cette passion des bazous et des motos ?

Ha bin quand même, on y vient ! J’ai toujours été passionné de bagnoles et de brélons. Mais raisonnablement, afin de ne pas finir dans une boîte en sapin à 20 ans, j’avais accepté de ne pas faire de moto. Et puis en 2009, j’ai pris un scoot pour mes déplacements urbains. Le virus m’a « pollué » plus et plus vite que prévu. En 2010 ayant atteint la quarantaine et me sentant plus mâture, j’ai donc passé mon permis A et mes suis acheté ma première moto. Je voue donc une passion aussi grande aujourd’hui pour la moto que celle que j’ai eu pendant plus de trente ans pour la grimpe. Entre mes déplacements professionnels et ceux pour le plaisir, je dois faire 25 à 30.000 km par an en deux roues. Je suis assez exclusif dans mes centres d’intérêt, donc ça peut être un peu gonflant pour mon entourage. Oups… Aujourd’hui, partir bosser ne me pose jamais de problème puisque cela commence toujours par un peu de roulage en bécane. Et quand je pars en balade en moto, c’est autant pour le plaisir de piloter (en toute modestie) que de découvrir des coins magnifiques où je ne se serai jamais allé autrement. La moto est un fantastique vecteur de découvertes, mais aussi un milieu où le mot fraternité a encore un minimum de sens.

 

Ta voiture de rêve ? Ta moto de rêve ?

Pfffioouuuuuu, il y a tellement de choses sensationnelles… En voiture, je dirais une Pagani Huayra, en moto une Renard GT. J’ai des goûts assez simples, pas vrai ?

 

Le plus beau road trip en moto, ce serait où ? Le plus beau voyage de grimpe ?

N’en choisir qu’un seul, c’est trop dur ! Pour les road trips motorisés, il y a ceux que je ferai forcément un jour : partir de Gibraltar et monter au Cap nord par exemple. La Route 66 est évidemment un autre rêve de motard, tout comme la Pan Am du Canada jusqu’à Hushuaïa !

En ce qui concerne mon paradis de la grimpe, je l’ai déjà trouvé à Madagascar…

 

Tu te vois où dans dix ans ? Encore à grimper ?

Qui peut dire où il sera et ce qu’il fera dans dix ans ? Franchement, je n’en sais rien… mais ça ne me préoccupe pas plus que ça. Carpe diem ! Quant à savoir si je grimperai encore, bien sûr que oui. On n’efface pas de sa vie un truc qui vous a autant « pris » pendant trois quarts de votre vie. Je grimperai donc probablement juste comme je le fais depuis quelques années : que pour le plaisir. J’essaye des voies sans aucune ambition de faire la croix absolument. Si ça doit faire, ça fera, un jour… ou pas ! Je ne grimpe plus que pour le plaisir de me mouvoir sur du rocher dans des endroits sympa et en bonne compagnie. Rien d’autre, mais c’est déjà beaucoup, non ?

 

Est-ce que ta blonde grimpe plus fort que toi, maintenant ?

Elle est largement plus forte que moi, mais ce n’est pas nouveau ! En revanche, je demeure toujours le découvreur de méthodes miracles, et encore plus depuis que je suis obligé de ruser à l’extrême pour essayer de tenir les prises !

 

Ton plat favori et combien de portions ?

Tous les trucs bien lourds et gras à base de fromage fondu… en grosse quantité !

 

Dernier livre lu ?

Sans aucun doute un topo de grimpe ou une revue de bécane ! Je ne prends plus le temps de lire des « vrais » livres, trop pris par les charges du quotidien. Je sais, c’est mal…


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Vous pouvez lire la prose de Jean Marc sur son blog et y admirer ses très belles photos :
http://climbandride.blogspot.ca/

Et , tiens ... pourquoi pas ... sur quelles falaises ont été prises les photos ? Vous sauriez me les nommer ?


Je tiens à remercier Jean Marc pour sa disponibilité .  
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Antoine Le Ménestrel , Poète du Vertical

10/21/2014

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Je vous offre , aujourd'hui une très belle entrevue !

Antoine le Ménestrel , rien de moins ...

Un mythe , les jeunes , un mythe . '' La Rose et le Vampire '' , ça vous dit quelque chose ?
Et bien c'est lui ...
Solo intégral de Révélation , la voie anglaise la plus dure à l'époque ?
Et bien c'est lui ...
Premier ouvreur international , le premier ?
Et bien c'est lui ...
Signataire du Manifeste des 19 ?
Bon , d'accord .... il étaient 19 , les meilleurs grimpeurs de l'époque ou tant soit peu mais son nom y apparait comme celui de son frère Marc ...
Créateur , chorégraphe , danseur , initiateur ?
C'est encore lui ....
La Troupe des Lézards Bleus qui s'approprie le vertical pour en faire un lieu de théâtre ?
Et bien , c'est toujours lui ....

Et , il y a quelques semaines , il nous a offert le '' Manifeste pour une Escalade Poétique '' ,  un essai qui , selon moi , défini ce que devrait être l'activité de la Grimpe . Je mentionnais , la semaine dernière , le terme '' Soul Surfer '' qui caractérise une personne attachée aux racines du surf et refusant le commercialisme  ... préférant la simplicité et le simple plaisir de glisser , prônant la recherche du  style plutôt que la performance et la compétition .

Ce Manifeste pour une Escalade Poétique - je vais le placer à la fin de l'entrevue - serait en soi le manifeste du ''Soul Climbing '' !

Voici l'entrevue :

-        Tu n’es plus à présenter dans le milieu de l’escalade … je le ferai pour mes lecteurs de langue anglaise … quel est ton niveau actuel en escalade ?

 

 Je n’ai plus de niveau, il dépend de la journée, je grimpe une voie, je ne grimpe plus de cotations. Je suis au top niveau lorsque je suis en harmonie.  

 

-        Plusieurs grimpeurs de ta génération se sont recyclés dans des entreprises commerciales. Tu es le seul qui ait vraiment trouvé un créneau novateur … as-tu toujours eu la fibre artistique ?

 

Oui cette fibre remonte loin ; enfant je voulais être clown puis j'ai essayé d’être peintre : j’ai découvert la peinture avec un professeur de collège et avec ma grand-mère puis j’ai rêvé d’être un poète. J’ai découvert la poésie au lycée et avec les poétesses amies de ma mère. A 20 ans je me cherchais je me suis révélé par l’association de mon prénom et de mon nom : Antoine Le Ménestrel… En toi nait le ménestrel… En moi est le ménestrel. Je serais un artiste. Je savais grimper je serais un peintre qui dessine sur les murs avec son corps. Je ne pense pas avoir trouvé un créneau novateur, j’ai pris des risques pour réaliser mon rêve d’être un artiste. L’énergie de l’invention de l’escalade libre me porte encore aujourd’hui.

 

-        Pouvoir recentrer sa passion pour la grimpe en lui associant une composante artistique, c’est génial : comment l’idée est venue ?

 

 Lorsque j’invente le métier d’ouvreur de voie pour les compétitions d’escalade, je deviens chorégraphe et ma danse est révéler par les grimpeurs. Lorsque je fais la démonstration de cette ouverture devant 10000 spectateurs à Bercy en mimant la chanson de geste « ainsi font les marionnettes », je découvre qu’il existe un lien émotionnel entre grimpeur et spectateur. La création et l’escalade de la voie « La rose et le vampire » m’a ouvert sur l’espace dans mon dos.

 

-        Il est plus difficile de faire un 8a à vue ou de créer un spectacle de danse verticale et de le présenter pour la première fois ?

 

J’ai réalisé ce 8a à vue en m’habitant d’une image poétique  « je suis fluide comme une fumée qui monte le long de la paroi » ; Lorsque je créé un nouveau spectacle je m’habite de rêves que je vais mettre en mouvements. La création d’un spectacle fait appel à des fonctions bien plus sociales : d’administration, de choix d’une équipe, de budgets, d’organisation. Créer, être un artiste dans notre société n’est pas encouragé comme on peut encourager la performance sportive. Nous sommes dans une société dans laquelle la compétition est une valeur, le rêve réservé aux divertissements !

 

-        Est-ce que tu officie toujours comme ouvreur de voies dans les compétitions internationales ?

 

 Non je n’ai plus le niveau requis, mais je suis toujours ouvreur et j’ai récemment ouvert des compétitions régionales et départementale ? J’ai toujours le gout de l’ouverture. Ne pas seulement consommer du mouvement mais apprendre à créer des mouvements. Ce poser la question qu’es ce qu’un mouvement ? Une difficulté ? Le plaisir du geste ? De plus on n’ouvre pas seulement une voie pour soi mais pour la communauté des grimpeurs. Cette démarche développerait un état d’esprit plus participatif. L’escalade en serait enrichit.

Oui je fais revivre ce sentiment : qu’il faut se libérer du poids de la compétition.  La compétition existe, j’y participe encore comme ouvreur et aussi pour accompagner mon fils Joakim. C’est un moment de partage de la pratique, un moment de rencontre entre les acteurs de l’escalade. Je trouve dommage de ne pas utiliser ce moment pour transmettre des valeurs fondamentales de l’escalade, la cordée, l’exigence de protocoles de sécurité, les encouragements, l’émulation, la diversité des pratiques.

 

-        Tu as publié récemment un texte que je considère aussi important pour le milieu de la grimpe que le ‘’Games Climbers Play ‘’ de Lito Tejada-Flores : ‘’Manifeste pour une escalade poétique’’. D’où vient l’idée de cet essai ?

 

J’ai toujours eu sur l’escalade; une réflexion, j’ai écrit des textes, j’ai rêvé, lors des ITW des images revenaient souvent, lors de discussions je sentais bien que des grimpeurs étaient frustrés de pas prendre plus de plaisir. Je me suis blessé avec un arrêt d’un mois. Une discussion avec mon frère Marc et une ITW d’Ivo Buda m’ont donné de l’énergie, je me suis lancé dans l’aventure de ce texte. Il a souvent des … qui invitent à ce que d’autres personnes viennent le prolonger, le nourrir.

 

-        ‘’ Comment avoir du plaisir en escalade ? ‘’ … tu crois que le milieu de la grimpe a perdu cette idée de plaisir ?

 Il faut se libérer du poids de la compétition pour inventer son style d’escalade. La réalisation d’un challenge peut aussi m’apporter du plaisir. Mais si ma volonté de réaliser une voie est envahissante elle me rend égoïste. Je vais perdre le plaisir de grimper et je risque la blessure. Je me suis blessé parce que je ne me suis pas assez écouté. Je ne voulais pas lâcher mon challenge. Je me suis fait rattraper par l’idéologie de notre société bâtie sur le mythe de la croissance et qui suppose que ce qui est en haut est mieux. Je cherche un plaisir dans le partage, plus sobre, plus quotidien. Mon désir de grimper est à la source de mon escalade. Le sommet n’est plus mon désir. Le plaisir est mon sommet.

L’escalade libre a permis d’abandonner le sommet pour se consacrer à la manière de grimper. L’escalade libre c’est chercher un état créatif dans l’adaptation gestuelle à la contrainte du rocher. L’escalade libre c’est inventer sa signature de grimpeur.

Je me suis souvent demandé comment progresser en escalade sans utiliser la force. J’ai fait des parallèles avec d’autres disciplines que j'ai pratiqué : arts martiaux, Zen, danse, je me suis aussi nourri de mythologie et de poésie verticale. Je me suis amélioré dans la concentration, la respiration, les étirements, le placement, la gestuelle. Ce qui a été le plus important, c’est de prendre conscience de ma respiration, mon cinquième point d’appui. L’expiration porte chacun de mes mouvements. C’est mon turbo. L’expiration est inspirante. La respiration est notre chant gestuel. Elle permet de maîtriser sa peur. Un acte engagé comme l’escalade nécessite une préparation. Je me prépare avec une C.R.E.M. Concentration Respiration Étirement Massage. Cette attention à moi-même me donne un gain de plaisir et de réussite.

Je vais mettre en place toutes les conditions pour avoir le maximum de plaisir. Je m’encorde avec le monde. Je grimpe mieux lorsque je suis en harmonie avec mon désir. Lorsque je suis en accord avec le désir de mon compagnon de cordée. Mon assureur est un complice. Il ne me dit pas comment je dois grimper, seul avec mon corps et mon être je trouve la solution. Il m’accompagne par sa présence et me porte par sa concentration. La cordée n’a plus d’objectif commun comme un sommet. Le partage est notre sommet.

J'ai peu de temps pour grimper, chaque escalade est comme un cadeau que me donne la vie. Je prends la journée d’escalade comme elle vient sans objectif à réaliser à tout prix. Une voie d’escalade m’appel et je peux suivre cet élan. Je grimpe sans sommet, j’oublie le sommet. Pas à pas le sommet vient à moi. Pendant l’escalade, j'essaie de suivre le flux de mon énergie. Je suis dans chaque mouvement d’escalade. Si les pensées s’accrochent à moi j’hésite, je me fatigue, je tombe. Si je pense je tombe. Bien grimper ne se trouve pas dans la quantité mais dans l’intensité de notre présence dans le mouvement. Je n’ai jamais aimé l’entraînement où on grimpe pour s’exprimer dans un temps futur. Je grimpe bien quand je suis totalement présent ici maintenant, lorsque je suis habité du vide de la concentration. Je grimpe bien lorsque je ne force pas musculairement, j’ai un geste juste et engagé. Je grimpe avec mon cœur et non avec mes muscles.

L’escalade devient poétique quand la réussite du mouvement n’est pas le seul but. Je mets des images dans mon escalade:

Non nous n’avons pas perdu cette idée de plaisir mais la pression de notre idéologie compétitive est si exclusive qu’elle laisse peu de place à d’autres états d’esprit. Il faut résister.

-        Que sera selon toi l’escalade dans vingt ans ? Grimpera-t-on encore avec son cœur ?

 

Notre pratique en site naturelle est fragile, les propriétaires, les financiers, les assurances, les protecteurs… menacent nos terrains de jeux. Notre pratique est encore gratuite mais on préfère sortir le topo par internet plutôt que de l’acheter et contribuer au rééquipement de voies. On ne prend pas de licence et on a encore les secours gratuitement. Beaucoup de falaise vont retourner à l’état sauvage.

L’escalade est une pratique qui s’invente, l’escalade libre n’a que 30 ans et je mets de l’énergie afin d’entretenir cette créativité. Depuis la nuit de temps l’escalade a toujours été une pratique solitaire qui se partage. Je souhaite à chaque grimpeur d’inventer son escalade sa signature et partager nos diversités. L’escalade libre c’est imposé avec des règles assez totalitaires, il est tant que l’on diversifie nos approches. Le désir me déséquilibre et me fait partir, l’amour me fait grimper, la sincérité me fait toucher le but.

Tu me poses la question et c’est un bon signe. Je trouve que beaucoup de grimpeur apprécie ce manifeste car nous sommes intiment en accord que cette idéologie de la compétition est envahissante  et qu’elle ne laisse pas de place à d’autres éthiques, d’autre arts de la grimpe. Je souhaite que chaque grimpeur puisse révéler sa signature et la partager dans la diversité sur un bout de rocher, de résine ou de béton. C’est à chacun de nous d’inventer notre voie. Le club d’escalade de Brive vient d’inviter un spectacle dans les rues puis j’ai partagé  mon histoire du grimpeur à l’artiste. Pour le 150ième anniversaire de la Cie des Guides de Chamonix j’ai créé un spectacle avec les guides. Je trouve que ce sont des signaux.

 

-        ‘’ Si je pense, je tombe ‘’ : est-ce que ce n’est pas le fait de bien des sports qui demandent d’atteindre un état hors du MOI actuel ? Personnellement, le ski de haute vitesse, le surf ( pathétique ) … je ne dois pas penser … mais la majeure partie des grimpeurs est-elle trop attachée à l’idée du sommet à tout prix  ?

 

Oui je pense que ‘l’on est trop attaché au sommet. On ne veut pas redescendre de son piédestal, je m’accroche à ma reconnaissance, à mon pouvoir d’achat. Il y a une gravité altière.

Comme le chat qui grimpe au rideau nous sommes monté trop vite trop haut de peur ou de soif de liberté. Nous ne pouvons plus redescendre, on miaule, on crie à l’aide et on refuse la main tendue de la fraternité. Pourtant elle nous invite à redescendre vers notre égalité devant la mort. Dans notre société la haut symbolise « c’est mieux »

Socialement c'est :

- la croissance économique et la richesse

- l'ascension sociale et sa reconnaissance

- la plus haute marche du podium et la gloire

- la recherche du paradis céleste tel un paradis artificiel

- manifester son pouvoir au balcon en s'adressant au peuple

Au nom de cette quête altière, la société accepte que l’on puisse marcher sur la tête de ses concitoyens que l’on épuise notre planète terre. On est tombé sur la tête.

Grimper symbolise cette quête dont le sommet est notre désir.

Lorsque nous désirons une de ces choses, c'est notre manque qui produit le désir de s'élever. Lorsque nous sommes au sommet, nous avons un sentiment de plénitude, puis voilà que nous désirons déjà autre chose, le plaisir n'a pas duré. Nous désirons déjà un autre sommet plus haut. Seule la pierre sommitale est sur les photos de la victoire. Où est la reconnaissance de la base et des sous pierres.

On ne reste pas au sommet d’une montagne. Le sommet est invivable, la cime est inhumaine. Il y a du vent, il fait froid, il n’y a pas d’oxygène, on ne peut plus dormir ni manger, on a des hallucinations, les nuages sont des tempêtes. Seul les dieux et les stylites peuvent y demeurer. Le paradis n’est pas en haut. C’est un mensonge.

Un bon grimpeur est un humain qui rentre à la maison. Il saura renoncer au sommet. Dans la vallée il racontera son histoire, il partagera sa passion. Après l’effort de l’ascension, la descente est le temps de la conscience et de la transmission.

Je passe ma vie à m'incarner. Tel Sisyphe je suis heureux car je monte et redescend.

 

 

-        Est-ce que ton manifeste n’a pas un lien direct avec le Taoïsme ? ‘’ sans les prises, les grimpeurs n’existeraient pas ’’ … j’ajouterais que sans les grimpeurs, les prises n’existeraient pas non plus ! De même ‘’ La prise est porteuse d’une inconnue ‘’ : très taoïste , tout ça , non ?

 

 Bonatti disait que « ce tas de cailloux devient une montagne quand on la gravie ». dans la nouvelle « Le meilleur grimpeur du monde » Tron Feuillu de B. Amy dis « par la concentration il transforme le lichen en prise » Je me sens très proche de la pensée Taoïste et Zen que j’ai pratiqué plusieurs années. Ce n’est pas une pensé des extrêmes mais du juste effort, de l’équilibre. Nous grimpons sur cette frontière entre le plein et le vide.

 

-        Quels sont tes projets pour l’avenir ? Un an, cinq ans, dix ans ?

 

A 50 ans je peux encore grimper, danser, faire des acrobaties, tant que je peux proposer des spectacles je continuerais ma poésie verticale sur les murs du monde entier…J’ai encore des rêves, j’ai besoin de faire cordée avec des organisateurs pour les réaliser. Ecrire un livre, faire un film, créer une école des escalades. Je rêve de participer à des cérémonies d’ouverture de compétition. « Allez debout. Il faut y aller. Pas question de dormir avant d’avoir épuisé ma dernière goutte d’énergie. Pas question. Si mes jambes refusent d’avancer, j’irai sur les mains. Si mes mains refusent à leur tour, j’irai sur les doigts. Et si mes doigts ne veulent pas j’irai en mordant la neige à coup de dents. Si je n’y arrive pas avec les dents, il me restera les yeux. J’avancerai en suivant la route de mon regard. Et si ça ne marche pas …si vraiment rien de tout ça ne marche. Si vraiment, vraiment, il n’y a plus rien à faire…Si vraiment il n’y a plus moyen d’avancer même en y mettant toutes mes forces. Alors j’irai avec le cœur avec tout mon cœur ». Le sommet des dieux. Yumemakura Baku et Jirô Taniguchi

Je souhaite développer la formation d’ouvreur. Je voudrais que les grimpeurs s’emparent plus de cet aspect de l’escalade.

 

-        Comme culture … d’ailleurs la grimpe a-t-elle une culture ? … est-ce que nous avons perdu le feu sacré des premières années ?

 

Le feu est toujours en nous, il est juste étouffé, soufflons sur les braise de la création. La grimpe a toujours existée nous avons même été des homogrimpus avant d’être homo erectus. Il suffit de s’informer pour voir que l’escalade évolue. Nous avons la chance de grimper avec des règles qui ne nous sont pas imposé, on s’invente sa propre éthique. Chacun peut avoir sa propre signature.

 

-        La plus belle falaise ?

 

 Buoux car ses formes sont rondes et chaleureuses, voire voluptueuses. C'est une roche sédimentaire, née de l'empilement successif de dépôts marins et d’organismes vivants : en escaladant un mètre de rocher, on parcourt une vingtaine de millénaires de l'histoire de la terre. Sur ces faces j’ai participé à l’évolution de l’escalade, au pied de ces murs j’ai rencontré la femme de ma vie et je vis encore adossé aux falaises. Je suis né sous les rochers de Fontainebleau, mes premiers biscuits croustillaient de sable. J’ai eu d’immense joie d’escalade et de partage aux pieds des blocs.

 

-        Tu sembles tellement en forme … est-ce qu’on te nourrit à la maison ? Plat favori ?

 

J’écoute mon corps, je vis avec, je fais des étirements et du yoga parfois plusieurs fois par jour, Les excès ne sont pas quotidien.  Ma femme est la fille d’un restaurateur et elle aime cuisiner et nous faire plaisir, j’évite la viande et j’adore la soupe au pistou, la purée de tomate…

 

-        Ce qui t’irrite le plus chez les gens ?

 

 Le manque de sincérité

 

-        Et ton vin favori ???

 

 J’aime tous les vins mais je ne mélange pas les ivresses de l’horizontale et de la hauteur


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Et voici le Manifeste :


Dans les années fin 1970 début 1980, l’escalade s’est libérée de l’escalade artificielle qui utilisait le matériel pour progresser. Les grimpeurs ont inventé « l’escalade libre » qui a transformé notre manière de grimper. Cette révolution m’a donné une énergie créative qui vit encore en moi. 


Dans les autres pays on la nomme rock climbing ou sport climbing. En France l’escalade libre a permis:


-de nous libérer du sommet : une voie peut s’arrêter au milieu d’une falaise.


-d’ouvrir une voie à partir du sommet en posant un rappel.


-de préparer la voie en brossant le lichen, en adoucissant le tranchant des prises, en plaçant l’assurance aux endroits judicieux pour mousquetonner. D’offrir cette voie à la communauté des grimpeurs.


-d’explorer sur les parois de nouveaux profils comme les bombés.


-de développer notre répertoire gestuel


-de grimper sans que le matériel serve à la progression sauf les chaussures et la magnésie.


-de contribuer à l’évolution du matériel : avec les nouvelles cordes la chute peut faire partie de notre pratique, la précision des chaussons nous permet de prendre des prises de plus en plus petites, les baudriers cuissards permettent une plus grande liberté de mouvements, la pratique en falaise a diminué les risques et réduit l’utilité du casque.


-d’ouvrir les cotations vers le haut; le 8 n’existait pas…


-de nous encourager entre nous et nous donner un atout pour dépasser ses limites.


-que le bloc comme la falaise ne deviennent plus des lieux d’entraînements pour la montagne mais acquièrent leur spécificité propre et existent en tant que pratique. 


-de démocratiser la pratique.


-que l’escalade devienne mondialement 


-la création d’une nouvelle fédération d’escalade et sa fusion avec la Fédération Française de la Montagne pour aboutir à la création de la Fédération Française de la Montagne et de l’escalade 


-l’apparition des compétitions d’escalade de difficultés.


-l’apparition de murs artificiels d’escalade.


- l’apparition du métier d’ouvreur de voie sur mur


-l’apparition de nouvelles pratiques : la danse-escalade et la danse verticale.


…





La rose et le vampire à Buoux, Antoine à l'ouverture en 1985 (photo : Olivier Grunewald)


Aujourd’hui on consomme l’escalade. Nous sommes dans une période moins créative. La compétition est une valeur fondatrice de notre société actuelle. L’escalade est une pratique qui s’est intégrée socialement grâce à la compétition, au sponsoring, à la médiatisation aux murs d’escalade. L'escalade sportive est une activité qui est fortement influencée par la culture de la compétition. Elle valorise le vainqueur au détriment des autres, développant ainsi un très fort sentiment d’exclusion. En compétition l’escalade est normée, ces règles figent l’escalade dans son évolution et nous emprisonne Il faut se libérer du poids de la compétition pour inventer son style d’escalade. Je grimpe une voie, je ne grimpe pas une cotation. L’esprit compétitif donne de l’énergie pour devenir meilleur que l’autre. La confrontation à des difficultés extrêmes m’a aussi rendu créatif. J’ai repoussé mes limites et j’ai pu ainsi mieux me connaitre. La réalisation d’un challenge peut aussi m’apporter du plaisir. Mais si ma volonté de réaliser une voie est envahissante elle me rend égoïste. Je vais perdre le plaisir de grimper et je risque la blessure. Je me suis blessé parce que je ne me suis pas assez écouté. Je ne voulais pas lâcher mon challenge. Je me suis fait rattraper par l’idéologie de notre société bâtie sur le mythe de la croissance et qui suppose que ce qui est en haut est mieux. C’est pour cette raison que ma dernière ouverture à Buoux s’appelle “Tchao Challenge”. Je préfère l’esprit d’émulation, une attitude qui me donne de l’énergie pour m’améliorer. Je ne cherche plus l’état de grâce car dans ma vie je les compte sur les doigts de la main. Je cherche un plaisir dans le partage, plus sobre, plus quotidien. Mon désir de grimper est à la source de mon escalade. Le sommet n’est plus mon désir. Le plaisir est mon sommet.


L’escalade libre a permis d’abandonner le sommet pour se consacrer à la manière de grimper. L’escalade libre c’est chercher un état créatif dans l’adaptation gestuelle à la contrainte du rocher. L’escalade libre c’est inventer sa signature de grimpeur.


Je me suis souvent demandé comment progresser en escalade sans utiliser la force. J’ai fait des parallèles avec d’autres disciplines que j'ai pratiqué : arts martiaux, Zen, danse, je me suis aussi nourri de mythologie et de poésie verticale. Je me suis amélioré dans la concentration, la respiration, les étirements, le placement, la gestuelle. Ce qui a été le plus important, c’est de prendre conscience de ma respiration, mon cinquième point d’appui. L’expiration porte chacun de mes mouvements. C’est mon turbo. L’expiration est inspirante. La respiration est notre chant gestuel. Elle permet de maîtriser sa peur. Un acte engagé comme l’escalade nécessite une préparation. Je me prépare avec une C.R.E.M. Concentration Respiration Étirement Massage. Cette attention à moi-même me donne un gain de plaisir et de réussite. 


Je vais mettre en place toutes les conditions pour avoir le maximum de plaisir. Je m’encorde avec le monde. Je grimpe mieux lorsque je suis en harmonie avec mon désir. Lorsque je suis en accord avec le désir de mon compagnon de cordée. Mon assureur est un complice. Il ne me dit pas comment je dois grimper, seul avec mon corps et mon être je trouve la solution. Il m’accompagne par sa présence et me porte par sa concentration. La cordée n’a plus d’objectif commun comme un sommet. Le partage est notre sommet. 


J'ai peu de temps pour grimper, chaque escalade est comme un cadeau que me donne la vie. Je prends la journée d’escalade comme elle vient sans objectif à réaliser à tout prix. Une voie d’escalade m’appelle et je peux suivre cet élan. Je grimpe sans sommet, j’oublie le sommet. Pas à pas le sommet vient à moi. Pendant l’escalade, j'essaie de suivre le flux de mon énergie. Je suis dans chaque mouvement d’escalade. Si les pensées s’accrochent à moi j’hésite, je me fatigue, je tombe. Si je pense je tombe. Bien grimper ne se trouve pas dans la quantité mais dans l’intensité de notre présence dans le mouvement. Je n’ai jamais aimé l’entraînement où on grimpe pour s’exprimer dans un temps futur. Je grimpe bien quand je suis totalement présent ici maintenant, lorsque je suis habité du vide de la concentration. Je grimpe bien lorsque je ne force pas musculairement, j’ai un geste juste et engagé. Je grimpe avec mon cœur et non avec mes muscles.


L’escalade devient poétique quand la réussite du mouvement n’est pas le seul but. Je mets des images dans mon escalade : 


Grimper comme une fumée qui monte le long de la paroi. 


Caresser le rocher plutôt que prendre une prise. 


Faire l’amour avec la roche. 


Pousser vers le centre de la terre. 


Grimper avec le temps géologique.


Grimper sur des œufs.


Avoir le regard du tigre.


Bordilles dans le sac je grimpe léger.


Tenir bon et lâcher prise. 


Je me place et la prise vient à moi. 


La voie que je viens de gravir me raconte une histoire tel le reflet de moi-même.


...


J’aime être en relation intime avec le rocher. La paroi est une partition gestuelle. Il est indispensable de lire cette partition et d’avoir un corps à corps avec la roche. On se connecte avec ce rythme en grimpant avec fluidité ou détermination, avec des mouvements dynamiques et des pauses.


Florilège sur prises :


La prise est l’appui sur lequel repose notre pratique, l’escalade naît à la première prise et expire à la dernière.


Le hors prise n’existe pas en escalade. C’est dans l’entre deux prises que nous vivons l’escalade.


Chaque prise a sa voisine.


Chaque prise est unique et fait partie du patrimoine minéral de l’escalade.


Les prises sont le point faible de notre pratique, on peut volontairement les casser, les agrandir, les boucher, les tailler. Elles sont à la merci du bon vouloir de l’ouvreur et des grimpeurs.


Les prises sont vivantes, elles s’usent avec le temps, se cassent sous les préhensions répétées, juste après une pluie elles deviennent particulièrement fragiles. 


Une prise s’use avec les passages.


La tendance d’une voie d’escalade est toujours de devenir de plus en plus difficile. Une prise est toujours victimes de son succès.


Une prise a sa forme, sa dimension, son orientation, sa couleur, elle est une note sur la partition minérale et nous sommes des danseurs qui l’interprétons.


Le grimpeur est tel un caillou qui ricoche sur les prises.


Une prise relie tous les grimpeurs, elle est notre point de contact dans laquelle nous laissons sueurs et sang, gomme et terre, magnésie et résine.


La prise est porteuse d’une inconnue, du mouvement qu’elle engendre, la prise est porteuse d’une surprise.


...


Je remercie tout ceux qui me donnent l'énergie pour écrire ce manifeste d'escalade poétique afin que chaque grimpeur puisse trouver sa signature gestuelle et ouvrir sa propre voie en escalade.


Verticalement


Antoine Le Menestrel


Saignon Juillet 2014


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Kennebunk , Me.

10/19/2014

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Cette carte postale fut expédiée le 22 mai 1907 de Kennebunk vers Portland , adressée à Miss Minnie Walsh , au soin de la Co. J.R. Libby .

Vous pouvez lire la notice ci-dessus mais en voici la traduction :
'' Si vous voulez vivre de vives émotions , venez ici ... vous n'en trouverez pas ! ''

C'est là que j'ai passé les trois derniers jours , Kennebunk ... c'est la raison de mon silence !
Je suis allé surfer ...
On annonçait des vagues de cinq à sept pieds .
J'ai vu , au maximum , des vagues de cinq pieds , ce qui , pour Kennebunk , est appréciable et n'arrive que lors de tempêtes tropicales ou de tempêtes hivernales .

Kennebunk , c'est un tout petit village , un village usine , où l'on fabriquait des chaussures . Il y avait la pêche , autrefois , et la construction navale . Et maintenant , quelques mois par année , le village vit du tourisme .


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Déjà à la fin des année 1880 , on venait se promener sur la plage mais surtout profiter de l'air marin . Vous savez ... se mettre les pieds à l'eau demandait du cran ! L'océan est glacial mais les convention sociales sont tout autant glaciales alors se dévêtir devant des inconnus ! On y risquait sa réputation .

Il n'y avait que peu de surfeurs en fin de semaine . Une dizaine .
Les vagues étaient bousculées et on devait attendre longtemps LA vague qui ferait la journée . Et pas question de revenir au bord car passer la barre demandait un effort certain ...

Alors , à quelques uns , on attendait ... la vague idéale .
Le surf , en général , c'est un sport d'attente : je me demande quand Amazon va placer un Kindle dans une planche pour qu'on puisse passer le temps !

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Toute cette attente à rêver d'une vague et puis elle arrive ! On la voit venir , ondulation plus prononcée que les autres . Il faut se mettre en position et vite ...
Et là , il arrive l'une ou l'autre de ces deux choses :
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Dans un cas comme dans l'autre , Miss Minnie Walsh aurait trouvé tout '' l'excitement '' qu'elle semblait tant désirer ...

Autre siècle , autre mœurs !

Pour les amateurs parmi vous :  moi c'était wetsuit 3/2 , pas de bottillons , pas de cagoule .
La tempête tropicale passait très au large .
Ce matin , à la frontière , il neigeait ... et la neige restait au sol ... heureusement j'ai mes pneus d'hiver .

Mais la saison de surf n'est pas terminée ... novembre , novembre ...
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Soul Shaper : Daniel 's Longboards

10/16/2014

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Comment qualifier Daniel Creignou ?
Ses planches font rêver tous les surfeurs .
La perfection de ses décos ... le style classique de ses formes ...
Tellement qu'en mai dernier Dick Brewer a passé quelque temps dans l'atelier de Daniel , à Biarritz , pour y shaper quelques planches , puis il est reparti en accordant à notre shaper la licence de produire des Brewers en Europe .
Comme si ce n'était pas assez de tous les modèles de son catalogue !

Voici donc une petite entrevue du maître du Soul biarrot :

1 Tu shapes depuis au moins trente ans … s’il n’y avait eu cette première planche , que serais-tu devenu ?   

  - S'il ni avait pas eu cette première planche, il y en aurait eu une deuxième ou une troisième.   

      2  Ta ‘’marque’’ fut lancée en 1999 : quels sont les difficultés de départ pour un shaper en France et en Europe  ?  

   - J'ai eu la chance de n'avoir aucune difficultés de départ , j'ai été de suite pris d'assaut par des Italiens , Espagnols , Belges , Allemands enfin l'Europe, j'étais le seul à shaper que des singles et surtout du classic noserider. J'ai longtemps shapé des planches uniquement pour moi et mes enfants,  et en 1999 je shape un longboard classic apres avoir essayé une Tyler lors de sa venu en France pour le Biarritz festival, ce fut la révélation car j'ai retrouvé toutes les sensations que j'avais ressenties dans les années 70's j'ai donc shapé mon premier longboard avec succès puis un pour mon fils et ça c'est enchainé sans interruption jusqu'à ce jour, au début je ne pensais  pas en faire mon métier mais a force des demandes ça l'est devenu.   

  3 Après tout ce temps , comment fais-tu pour conserver le feu sacré et continuer d’innover ?   

  - Après tout ce temps, (j'ai l'impression que c'était hier) le feu sacré je crois que c'est la passion qui est mon étincelle permanente, je suis passionné de vieilles planches des 60's et 70's et ça m'inspire beaucoup, je ne passe pas des heures et des jours a réfléchir sur le pourquoi et le comment, je ne calcule pas le shape, dès que je commence a shaper tout se fait tout seul ( je parle d'extras, concaves, doubles concaves….)

J'ai plein de projets , je suis dans ma période Gun autant en collection qu'en création et cet hiver je vais me pencher sur les Big waves gun des années 60's, des merveilles, des formes qui ont une âme et qui dégagent plein d'histoires du passé.   

     4 Quelles sont les différences entre le marché du shape chez toi et ce qui se fait aux USA et ailleurs ?    

  - La différence… je pense qu'il ni a pas de différence ! Je m'intéresse quasi à toute les sortes de planches que ce soit Bonzer hull stubby noserider glider simmons guns…… y'a que le fish qui ne m’a pas attiré et bien sur les trusters modernes. De toute façon , je ne shape que ce que je surfe donc ce qui me plait.    

   5 Tu  produis combien de planches annuellement ? Et certaines quittent la France ? L’Europe ?   

  - Je shape peu de planches par mois, c'est un choix et c'est peut être pour ça que le feu qui est en moi ne s'éteint pas ; j'ai par contre quelque mois de délais pour les commandes, les gens attendent patiemment leur  tour.

Mes planches voyagent hors de France et hors d'Europe, on m'en a commandé depuis Hawaii et la Californie, je ne fais pas d'expéditions : les gens viennent les chercher ici . C'est l'occasion de se faire voyage en France. J'aimerais bien produire mes planches en Californie, je pense que beaucoup de surfers seraient surpris à s'en amuser avec elles autant. 
   

  6 Longboard : tu préfères le ‘’soul’’ ou le ‘’moderne’’ ?   

  - Je préfère et même je n'aime que le soul.  

  Et comment trouves-tu tes modèles : est-ce les demandes de clients ou l’apport des shapers d’ailleurs ?   

  - Pour mes modèles, les clients choisissent dans ce que je fais car , une fois de plus , je ne shape que ce que j'aime ; pour ça je m'inspire que de belles planches anciennes que je façonne en choisissant  un avant d'ici, un tail round ou square,  un rocker comme ci ou comme ça, ou je reprends la hot line d'une planche et je la fais a ma façon  en fonction des vagues ou des spots    

  7 Le meilleur longboarder actuel au pays basque ( France et Espagne ) ? Européen ? Mondial ?   

  - Je pense que meilleur longboardeur de France et d'Europe en moderne pourrait être Antoine Delpero.   

 8  Quel est le modèle que tu préfères ? Et quel est le modèle que tes clients préfèrent ?
   

  - Mon model préféré car très rapide et maniable est la Ghost, celle ci est est inspirée d'un gun  mais plus plate et plus large ce qui fait qu'elle ne tourne plus comme un gun mais comme une petite planche grâce a sa largeur et un travail de carène assez étudié pour avoir beaucoup de vitesse autant à la rame que sur la vague, la meme planche peut se surfer de 30cm a plus de 3m, vraiment surprenant de plaisir.   

  9 Le monde du surf s’en va où , actuellement ?
   

  - ?? Je ne sais pas où s'en vas le monde du surf, de toute facon cela fait longtemps que le surf n'est plus un mode de vie mais est devenu un sport a la mode, il ni a plus d'âme, c'est la new génération.
   

  10 Comment tu imagines tes décos en résine teintée ?   

   - J'imagine mes deco en me les créant dans ma tete !  j'ai la faculté  de voire instantanément comme si je les visionnais sur écran, je peux changer ou inverser les couleurs et mon cerveau me les reproduit en une fraction de seconde. 
   

  11 Je crois que tu as des enfants … est-ce que tu leur conseillerais d’être shaper ?   -       

   - Je ne conseille pas a mes enfants d'être shaper car devenir shaper , ça doit venir du plus profond de soi et non pas être fait parce qu'il faut bien travailler. Mon petit dernier qui a 8 ans a l'air bien parti pour vouloir shaper , glasser  et réparer, ça me ferait bien plaisir que sur mes 4 garçons ,  il y en ait au moins un qui m'accompagne.   

  12 Quelle auto tu conduis ?  

  - J'ai un VolksWagen  multivan    

  13 Dernier livre lu ?
   

  - Dernier livre lu : "Oscar et la dame rose" mais je n'aime pas lire.
   

  14 Dessert favori ?
   

  - Dessert favori …  je suis très gourmand mais le tiramisu ça vaut le détour comme on dit en France.

 

Daniel … you have been shaping for 30 years … if that first board had not been done , what would have happened to you ?

- Believe me … without that first board there would have been a second and a third !

Your ‘’brand’’ started in 1999 : what were the difficulties at the start for a shaper ?

- I had no difficulties at all ! I was taken by storm right away by Italians , Spaniards , Belgians , Germans … all of Europe . I was teh only one shaping singles and classic noseriders only .For a long time I shaped only for me and my kids until , in 1999 , I shaped a classic longboard after trying a Tyler when he came in Biarritz for the Festival : it was a revelation and I rediscovered every sensations I had in the ’70 … I shaped a first longboard then one for my son and then it went on and on until now . I was not thinking about a career but with time …

After all these years , how did you keep your focus and continue to innovate ?

- Well ,after all these years – and it seems like yesterday – I think that it is the passion that keeps me going ! I am passionate about old ’60 and ’70 boards and they inspire me . I think about the hows and the whys daily . I don’t use the mathematics of shaping : I just shape and it happens ( concaves , doubles … ) I have all these projets : I am in my Gun period now , collecting and creating . This winter I plan to look at the Big Waves Gun from the ’60 , wonderful boards , shapes that have a soul and are part of history .

What are the differences between the market in Biarritz and the market in the USA or elsewhere ?

- I think there are no differences . All kind of shapes interest me : bonzer , stubby , noserider , glider , simmons , gun … Except for the fish , sorry , and the modern thrusters . I shape what I like only !

How many boards do you shape every years ? Some are shipped outside of France ?

- I only shape a few boards every months : it is my choice and it is why my passion is still intact . But people are willing to wait for my boards , they wait a few months !

My boards travel out of France and Europe … California , Hawai … I don’t ship : people pick them up while making a trip to France . I would like to shape my boards in California where I think that a lot of surfers would appreciate my designs .

Longboard : Soul or Modern ?

- I prefer … no , I love the Soul and only the Soul !

How do you find your shapes ? Clients or other shapers ??

- Well , my clients choose within my models what they like best because I shape only what I like ! I take my inspiration in the older designs taking something here , something else there and then I modify to take into account the spots and waves surfed .

Who is the best longboarder in France , Europe , World ?

- I think the best longboarder in France and Europe is Antoine Delpero .

What is the design you perfer , the one you ride ?

- My favorite board – fast and easy to handle is the Ghost … like a gun but more flat and large so it turns not like a gun but like a shortboard . Its hull was shaped for speed when surfing and when paddling . You can surf , and have fun , 30 cm as well as 3 meters !

Wher is surfing going ?

- I really don’t know ! It has been a while since surfing is not a lifestyle anymore but a trendy sport without a soul … it is the new generation !

How do you create your designs ?

- All in my head ! I see them right away in my head as if they were on a screen  . Really like on a screen and I can imagine changing the colors or invert the design and they appear just like that !

You have children … would you encourage them to be shapers ?

- I would not do it … being a shaper has to come from deep inside you and not because you need to have a job to eat . My youngest is 8 years old and he seems to have the passion to shape , glass and repair . I would be very happy if one of my son was following in my steps !

What do you drive ?

- A Volkswagen Multivan

The last book tou read ?

- ‘’Oscar et la dame Rose ‘’ but between you and me I don’t like to read .

Favorite dessert ?

- I like desserts very much … Tiramisu anytime !



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From Corsica with Love: Laurence Guyon

10/15/2014

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Tu es soit comme un chat (possédant neuf vies) soit un entrepreneur de choc ! Tu nous offres maintenant La Fabrique Verticale… d’où vient cette idée ?

C’est Olivier, mon compagnon, qui a eu l’idée. Il avait envie de faire un site qui prolonge la réflexion que l’on avait menée ensemble sur l’entraînement, lors de l’écriture de notre livre Escalade et Performance. Depuis sa publication, il y a beaucoup de choses qui ont évolué et les aborder par le biais d’un site nous semblait pertinent. C’est plus vivant ! On peut partager des vidéos, interviewer les meilleurs grimpeurs du moment, rendre accessible au plus grand nombre des articles universitaires... Bref, donner envie, motiver !

 

Pourquoi ce nom ?

Quand il a fallu trouver un nom à ce blog dédié à l’entraînement, l’image de la Foundry s’est imposée immédiatement. Quoi de plus inspirant que ce lieu légendaire de Sheffield, où les grimpeurs des années 90, pionniers de l’entraînement stakhanoviste, ont forgé leurs premières armes ! De la Foundry à la Fabrique, il n’y avait qu’un pas et il fut vite franchi. Manufacture, dock, comptoir… L’idée était là et avec elle l’envie d’usiner, de façonner des contenus, de mettre à disposition des grimpeurs toutes les ressources nécessaires à leur progression, afin qu’ils puissent se réaliser pleinement dans l’univers de la verticalité et évoluer vers le haut !

 

L’entraînement te tient à cœur ? Est-ce que l’entraînement, en escalade, n’est pas à l’opposé du simple plaisir de grimper ?

Je ne crois pas. Il n’y a pas d’antinomie. Pour ma part, j’ai toujours tiré beaucoup de plaisir à grimper mais aussi à m’entraîner ! Que ce soit à l’époque où je faisais de la compétition ou maintenant. J’aime grimper, passer du temps dehors, évoluer sur du beau rocher mais j’aime aussi aller toucher mes limites physiques ou psychologiques, me mettre dans le rouge, sortir de la routine, chercher de nouvelles pistes de progression… Ce n’est pas incompatible, il me semble, et quand on peut lier les deux, c’est top. Ce qui est sûr, c’est que le plaisir doit rester moteur.

 

Selon toi, quelles sont les compétences de base qui manquent au grimpeur lambda pour accéder à un meilleur niveau ?

Je ne sais pas si le grimpeur lambda existe ! Chacun a ses qualités propres et ses points faibles, qui dépendent de multiples facteurs, notamment des dispositions génétiques et de l’expérience. C’est pour ça qu’il n’y a pas de plan d’entraînement type, de formule magique qui fonctionnerait pour tous les grimpeurs. Evidemment, comme ça fait plus de 30 ans que je grimpe, j’observe quand même des comportements récurrents chez les grimpeurs et des tendances qui freinent leur progression, comme par exemple le fait d’axer tout sur le physique, parfois au détriment de l’intelligence gestuelle ou du mental…

 

Quand tu ne grimpes pas, quelles activités physiques pratiques-tu ?

Je fais du vélo de route ! La Corse est un super endroit pour ça. Plein d’axes secondaires qui grimpent et tournicotent. J’ai découvert ça l’automne où le magazine dont j’étais rédactrice en chef a déposé le bilan. J’étais en pleine déprime et Olivier m’a offert un beau vélo de route pour qu’on aille rouler ensemble et se vider la tête. Ça m’a fait beaucoup de bien et j’ai pris goût à ces sorties. L’été dernier, on est allés grimper en Autriche mais on avait aussi pris les vélos. L’occasion de faire quelques cols !

 

Si tu avais un livre à écrire, un seul, quel en serait le sujet ?

Un seul, question difficile… J’en ai déjà écrit un sur Cendrars mais on va dire que ça ne compte pas vraiment, Cendrars en énigme ! En fait, je crois que j’aimerais écrire un livre autour de la figure de mon grand-père, un roman qui le mettrait indirectement en scène. J’ai souvent pensé à lui ces dernières années et à toutes les anecdotes qu’il me racontait quand j’étais enfant. Il a fêté ses 101 ans il y a peu et c’est assez fascinant de penser qu’il est né juste avant la Première Guerre Mondiale, qu’il a fait la Deuxième et qu’il a réussi à rejoindre le 21ème siècle…

 

Qu’est-ce qui est arrivé à l’idée du Manifeste des 19 (texte rejetant la compétition en escalade, signé par 19 grimpeurs de pointe) alors que l’on entend parler, actuellement, que du haut niveau et des compétitions, de minimes à olympiques. Qu’est-il arrivé au “soul climbing” ?

Je crois qu’il y a un peu des effets de loupe médiatique… On parle beaucoup du haut niveau, en effet, et des compétitions. Pour autant, les pratiquants n’ont jamais été aussi nombreux et grimpent sans vraiment se soucier de tout ça ! Évidemment, beaucoup découvrent l’escalade en salle, il n’y a peut-être moins la dimension “roots” que tu évoques… Encore que, si tu traînes un peu en Espagne, tu verras bon nombre de “fanaticos” qui font perdurer l’esprit originel. De vrais “crag rats” !

 

L’avenir de l’escalade, selon toi…

Attends, je vais chercher ma boule de cristal et je reviens !

 

Quelle est ta falaise de rêve ? Celle sur laquelle tu as grimpé et celle sur laquelle tu rêves de grimper !

Question difficile… Mais je dirais Taghia, pour l’ambiance, le rocher, l’expérience que ça a constituée pour moi. C’est un des seuls endroits où je suis partie grimper sans Olivier - c’est même le seul ! - et je rêve d’y retourner avec lui. Refaire Les Rivières pourpres, cette grande voie sublime sur Taoujdad, 500m d’escalade plein gaz dans une atmosphère magistrale ! Quant aux autres endroits que j’aimerais visiter, il y en a tellement qu’une vie ne suffirait pas, alors voyons au jour le jour…

 

Tu lis quoi en ce moment ?

Un Balcon en forêt, de Julien Gracq. Très beau. C’est un copain de Bastia qui m’a donné envie de le lire. Il l’a cité parmi les 10 livres qui l’ont marqué, dans ce jeu de chaîne qui a circulé sur Facebook - comme quoi, les réseaux sociaux, ça a du bon ! En parcourant sa liste, je me suis rappelée que j’avais eu envie de le lire, mais que finalement j’étais passée à côté… Au début du roman, le héros, Grange, suit une femme. “Quelquefois, écrit Gracq, elle s’arrêtait de côté sur le bord du chemin et partait d’un rire de bien-être, comme on en adresse à un compagnon de cordée qui monte derrière vous par un matin clair”. Bref, chassez l’escalade, elle revient au galop !

 

Tu conduis quel véhicule dans la vraie vie ?

Quand on part en trip, un Volkswagen Transporter. C’est un fourgon aménagé qu’on surnomme “Vert limette”, rapport à la couleur de sa robe - qui s’est pourtant bien délavée avec les années. Le reste du temps, je ne conduis pas beaucoup, je me fais plutôt conduire…

 

Style musical favori ?

Je suis assez éclectique. Je peux aussi bien mettre Satie, Bashung ou The Rapture dans le baladeur. Le mode shuffle pour ça, c’est bien ! La chanson que je pourrais écouter en boucle en ce moment, c’est Boa Sorte (Good luck), un duo entre Vanessa de Mata et Ben Harper. J’aime bien ce métissage folk musique brésilienne.

 

Ton pire défaut ?

L’impatience

   

  

  La Fabrique Verticale

www.lafabriqueverticale.com/

 

 

Escalade et Performance

www.ed-amphora.fr/fr/product/escalade-604/escalade-et-performance-2371

 

 

Cendrars en énigme

www.amazon.fr/Cendrars-%C3%A9nigme-mystiques-%C3%A9critures-po%C3%A9tiques/dp/274531677X

 

 

Boa Sorte (Good luck)

http://www.youtube.com/watch?v=nSTWcsU91ZY

ou

http://www.deezer.com/track/4299871

 

 

 

 

- Laurence … you could be considered a cat with its nine lives or a strong entrepreneur ! Now you are offering to the climbing public La Fabrique Verticale … where does it come from ?

 

Blame Olivier , my soulmate , who had the idea . He wanted to do a website that would extend the ideas we developped on training when we wrote ‘’Escalade et Performance’’ , our book . Since its publication a lot of things changed or developped and bringing them to the climbing community on a website was the thing to do . It is more dynamic ! We can share videos , we can show interviews with the best climbers , show the newest studies coming from universities . All this to motivate !

 

- Why the name ‘ La Fabrique Verticale ‘ ?

 

We were looking for a name for the blog dedicated to training and the image of the Sheffield Foundry came to mind . What is more inspiring that this place where the ’90 climbers , addicts on training , began to climb hard . From the Foundry to the Fabrique , the jump was easy ! We had the idea and with it we wanted to create , to manufacture content , to offer  climbers all the tools they needed to progress so that they could climb harder and with efficency .

 

- You like training ? In climbing , training isn’t the opposite of pleasure ?

 

I don’t believe so ! There is no difference . Myself I always had as much fun climbing as training . And that , when I was a competitor but also today ! I love to climb , be outside , touch nice rock  but I also like to reach my limits , both physical and psychological , I like to have new goals , to challenge myself . If you can do both , climbing and training , it is excellent  but pleasure must be the basic motivation of a climbing life .

 

- What abilities are missing to the basic climber ?

 

I don’t know if the ‘basic climber’ exists ! Everyone has its own set of abilities plus some weaks points and these depend on genetic factors and experience . This is why there is no standard training regimen , a magic formula  that would help everyone . I have been climbing for 30 years and I have seen some recurrent habits that slow down their progression like putting all their eggs on physical training and not training their mindset .

 

- When you are not climbing , what activities do you do ?

 

Road bike ! Corsica is fantastic for road biking . A lot of small roads going up and down . I found biking the autumn when the magazine where I was editor went broke . I was kind of down and Olivier offered me a road bike so that we could ride together and empty my mind . It did a lot of good and I liked it . Last summer we went climbing in Austria and we carried the bikes with us so that we could go up some cols .

 

- If you had only one book to write , what would it be ?

 

Difficult question … only one ?  I wrote one about Cendrars but it does not count . ‘’Cendrars en Énigme ‘’ ! I think I would like to write something around the figure of my grandfather , a book where he would appear . I remember all the stories he was telling me when I was young . He is 101 now and it is incredible to think that he was ther for WW1 , went to WW2 and lived long enough to see our century !

 

- What happened to the idea of the Manifeste des 19 ( the best climbers of the time rejected climbing competitions ) when we now hear about competition from Olympic level down to small kids ? What happened to ‘’soul climbing ‘’ ?

 

I think that the medias put a lot of emphasis on climbing competition … we hear a lot about the best climbers and competitions . But there has never been so many climbers and they climb without really taking notice . Well , a lot of them learn climbing in gyms where the ‘’roots’’ dimension does not exist . But if you go to Spain , you can find a lot of fanaticos living the dream . Real Crags Rats !

 

- The future of climbing ?

 

I will look into my crystal ball … I will be back !

 

- What is your dream cliff ? The one you climbed on and the one you want to climb on ?

 

Difficult question ! I would say Taghia , for the rock , the ambiance , the experience I gained there . it was one of the few trip I did without Olivier – the only one in fact – and I dream to go back with him . To climb again ‘ Les Rivières Pourpres ‘ a long route on Taoujdad , 500 meters long , vertical , with incredible atmosphere . Other cliffs I’d like to visit … so many that a life would not be enough … so one day at a time !

 

- What are you reading now ?

 

Un Balcon en Foret written by Julien Gracq . Very nice . A friend from Bastia suggested this title … one of 10 that touched him … from a Facebook chain about books . When I saw his list , I remembered that I wanted to read this book but I had done something else …At the beginning of the story , the hero , Grange , follows a woman : ‘’ sometimes she stops on the side of the road and start laughing heartily as when you talk to a climbing companion going up under you on a nice morming . ‘’ … Climbing has a way to be there , whatsoever …

 

- What are you driving ?

 

When we go on a trip , we use a Volkswagen Transporter . Nicknamed ‘’ Lime Green’’ because of its color … it got discolored along the years . I don’t drive that often … I prefer to be on the passenger seat !

 

- Favorite music ?

 

A wide range … Satie , Bashung or The Rapture . I like having a shuffle mode on my musical gadget ! The song I would listen to again and again is Boa Sorte ( Good Luck ) , a duo between Vanessa de Mata and Ben Harper . I like this mix of brazilian folk .

 

- Your worst failing ?

 

Impatience !

 

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