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Apologue ...

2/21/2017

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J'ai toujours adoré Dupin ...
Oui , le Chevalier Dupin .

Jeune , je ne rêvais que d'Arsène Lupin mais , après de nombreuses relectures et la vue d'analyses critiques , j'ai saisi la redondance des trames . La chance ne peut toujours être avec nous et Arsène , c'est souvent la chance et l'audace plus que le raisonnement .

Holmes ... ahhh ... Holmes ... j'aime tellement que j'en ai écrit un pastiche .

Mais Dupin ... tout le mystère de Dupin ... sa vie monastique ( vraiment ? ) entouré de ses chers livres . Ses longues promenades dans la nuit . Ses éclairs de génie .

Je me vois plus en Dupin qu'en Lupin . Je me vois moins en Holmes même si la première chose que je fis à ma première visite à Londres , ce fut de visiter le 221b .

Dupin ... j'ai écrit une histoire que je considérais excellente avec une écriture similaire à celle de Poe . Je l'ai publiée ici .
Personne n'a semblé y porter attention .

Je me suis lancé dans un autre pastiche se déroulant à Caen . La suite - si l'on peut dire - du précédent . Et , à mon habitude , sans trop de soutien , travaillant dans un vide pour ainsi dire intergalactique , j'ai laissé tomber .

Je me demande sérieusement , ces derniers temps , si je ne devrais pas écrire uniquement des histoires érotiques .
En fiction , ça semble être ce qui se vend le mieux ... c'est un créneau qui touche tous les groupes d'intérêts .
Enfin , c'est le désespoir qui parle .....

Donc voici le début de Apologue ....


APOLOGUE
 
 
Nous roulions depuis plus de vingt heures quand l’accident se produisit.
Un accident banal somme toute, comme il s’en produit quotidiennement sur les routes de France. Le mauvais état de la chaussée, la négligence de la voirie, la fatigue du conducteur, la noirceur et jusqu’aux animaux sauvages qui traversent le chemin… le genre d’accident par trop fréquent qui cause morts, blessures, frayeurs, bris et retards sans fin.
Nous avions quitté Paris vingt-deux heures plus tôt quand la roue arrière gauche se brisa, faisant un vacarme épouvantable dans notre cocon douillet et nous envoyant valdinguer sur le plancher.
Heureusement, nous étions sur une route rectiligne et, le premier choc passé, le véhicule s’immobilisa sans faire de tonneaux, encore à la verticale sur les trois roues encore intactes.
Je poussai la porte et descendis, remerciant les dieux quand mes pieds touchèrent le sol pierreux.
 - Un jour, on obligera les passagers à s’attacher à l’intérieur de ce genre d’équipage, vous verrez mon ami, vous verrez!
Auguste Dupin, le Chevalier Auguste Dupin, sauta à terre, tenant encore l’incunable qu’il lisait quelques instants auparavant.
La lune, aux trois quarts pleine, illuminait d’une lueur blafarde les alentours. Ce n’était que des champs et quelques haies éparses. Personne. Nous étions les seuls passagers de la diligence de poste dans ce dernier droit vers Caen.
Le cocher de la diligence était déjà à calmer son attelage, effrayé par le bruit. Puis, quittant ses chevaux, il se hâta de poser le proverbial madrier sous la caisse pour en éviter l’effondrement. Il n’en était pas à son premier voyage.
 - Je vous l’avais bien dit : les voyages sont, en général, une lubie mais les voyages en décembre ne sont que folie!
Il souriait néanmoins, l’aventure ayant fouetté son sang. Et c’était le but visé de l’aventure…
Pour tout dire, pas tout à fait.
Oui, mon ami le Chevalier Dupin avait souffert de l’atmosphère délétère entourant ces enquêtes proche du Pouvoir qui amenèrent la chute d’un fameux général et quelques émeutes dans la capitale. Il avait besoin de calme, il avait besoin de retrouver son assiette.
 
Mais aussi, en cette veille de Noel, les vivres étaient rares à Paris. L’année 1834 avait été chaude et sèche, très sèche : les fruits et légumes se faisaient rares, le prix du pain augmentait sans cesse. Ce qui laissait croire que la famine ne tarderait pas à s’abattre sur la France, une France exsangue après toutes les tribulations politiques des dernières décennies. 
Nous avions tous les deux un petit pécule mis en commun mais, à l’approche de Noel, alors qu’on subissait une flambée des prix digne du règne de Marie Antoinette, il était plus prudent de s’éloigner pour bénéficier de l’air de la campagne, une campagne où nos deniers gagnaient en valeur. On pouvait même penser s’accoquiner avec des maraichers qui nous fourniraient en victuailles après notre retour dans la capitale.
Mais quelle campagne? avait demandé Dupin…
C’est alors que je vis la notice annonçant la parution d’un opus signé par un dénommé Léchaudé d’Anisy : ‘Extraits des chartes et autres actes normands ou anglo-normands’. Connaissant l’attrait de mon ami pour l’histoire normande, je lui suggérai de contacter l’auteur et de réserver un exemplaire que nous irions chercher en main propre.
A Caen…
Nous n’en étions qu’à une dizaine de kilomètres lors de l’accident.
Auguste Dupin et moi franchîmes les portes de la ville, à pied, au petit matin, le jour de Noel 1834.
 
 
Considérant l’état pour le moins délicat de nos finances, nous avions décidé, suite à une lecture fouillée de la gazette locale et à un examen approfondi d’une carte trouvée dans un atlas, de louer un petit deux chambres et cuisine meublé au No 1 de la Rue de la Monnaie.
Dupin avait expédié un message au propriétaire de la maison, monsieur Jardin,  au début du mois de novembre et ce dernier, voulant passer un mois ou plus chez sa fille demeurant à Vire mais ne souhaitant pas laisser sa maison vide durant tout ce temps, accepta non sans surprise des locataires de la capitale. Il ne savait pas que la gazette de Caen se lisait aussi à Paris!
La rue de la Monnaie, située près du Château, n’est en fait qu’un passage, à peine une ruelle. Des bâtiments d’un autre âge abritaient une population d’ouvriers qui avaient à peine moins que nous, sans doute. Nous allâmes chercher la clé au troquet du coin dont le propriétaire était un vague parent de notre locateur. Dupin en profita pour se procurer toutes les feuilles récentes de la presse locale.
A la décharge de monsieur Jardin, la maison était meublée adéquatement, elle était propre et les lits étaient moelleux. Considérant la nuit que nous venions de passer, Dupin et moi nous décidèrent de   

 
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